Yoga – Étape par étape (Viniyoga)

Écrit par Pankaj Saini

Vous êtes-vous déjà senti accablé par tout ce qui est à faire et à apprendre dans Yoga… ou d’ailleurs dans d’autres parties de la vie ? 

Alors j’aimerais vous introduire au Yoga Sutra 3.6 où Patanjali nous partage une très grande sagesse qui s’applique à Yoga… mais à tout ce que nous faisons dans la vie aussi !

tasya bhūmiṣu viniyogaḥ ॥III.6॥

Ce saṃyama (l’union de dhāraṇā, dhyāna et samādhi) s’applique à divers plans ou niveaux d’investigation

Dans ce sutra, Patanjali parle spécifiquement d’application de saṃyama (la manifestation simultanée des trois étapes de la méditation profonde) – mais ce qu’il dit est valide pour chaque partie de Yoga, et d’ailleurs de la vie. 

Regardons alors les deux termes qui sont tellement importants pour toute personne souhaitant avancer dans la voie. 

Le concept des bhūmi

Yoga considère que rien n’est comme il apparaît au premier abord. Que tout se construit “couche par couche”. 

Ce que l’on voit souvent c’est la couche la plus externe. Mais une fois qu’on commence à enlever la couche externe, les autres couches apparaissent. 

Nous en avons déjà parlé en termes d’être vivant (la théorie des kosha) mais le même concept est aussi valide pour chaque idée, chaque mot, chaque pensée – et oui, même les exercices !

Dans Yoga, on appelle cela les bhūmi – les plans d’existence, qui se tissent l’un sur l’autre. 

Voici un exemple simple pour constater cela : pensez à la première fois vous avez fait la posture de la chaise (ou une autre posture). Qu’est-ce que vous avez senti ? Je me souviens de mes premières fois – mes cuisses étaient en feu ! C’est tout ce que je sentais !

Et puis, au fur et à mesure, avec la répétition, comme le corps a pris l’habitude de cette posture, j’ai commencé à sentir les différents chefs des quadriceps qui s’activaient dans la posture, le bassin, les adducteurs, le buste, les chevilles, le souffle… et bien d’autres choses !

Mais la première fois ? C’était juste les cuisses – ou, plus précisément : oh la vache que cette posture est dure !!

Viniyogaḥ

Le mot viniyoga veut dire “application ou enquête spécifique” sur quelque chose. 

Pensez-y ainsi : vous rentrez dans une pièce immense qui est toute sombre et sans éclairage. La seule chose que vous avez dans les mains c’est une petite lampe de 5W. 

Si vous essayez d’éclairer toute la pièce avec la petite lampe – il est peu probable que vous arriviez à bien voir quoi que ce soit ! 

À l’inverse, si vous utilisez ta lampe comme une torche et que vous éclairez la pièce par petits bouts, il est fort probable que vous arriviez à tout bien voir. Autrement dit, vraiment “enquêter” la pièce (pensez à votre roman policier favori !). 

Ça c’est le concept de viniyoga – une application ou une enquête spécifique, faite étape par étape. 

La sagesse de Yoga

On chemine sur la voie de Yoga en deux temps – parfois on utilise notre petite lampe pour éclairer tout le chemin. Et parfois, on l’utilise comme une torche pour n’éclairer que la partie où on marche. 

Voilà pourquoi : Si on n’éclaire pas tout le chemin (même si on ne voit pas grand chose) il est trop facile de se tromper de route. À l’inverse, lorsque l’on marche, il est important de “mieux éclairer” (focaliser notre lumière sur) la zone où nous sommes afin de pouvoir mieux traverser cette partie de la route. 

Voici comment ça se passe concrètement : 

  • On éclaire “tout le chemin” grâce à la philosophie, la théorie et la métaphysique (oui, même si on ne comprend pas grand chose, surtout au début)
  • Mais lorsqu’il s’agit d’appliquer, on tourne notre torche pour n’éclairer que la zone où nous sommes – par exemple, une posture, ou l’application d’un yama, ou un pranayama. 

Et même là, on va démarrer avec ce qui nous est tangible ! Par exemple, oui, les pranayama ont une énorme profondeur et nous permettent de diriger les énergies internes ! Mais si au début on ne sent que le souffle, alors on va se focaliser sur le ressenti du souffle la plupart du temps, puis explorer de temps en temps un niveau plus subtil, et ainsi de suite. 

Étape par étape

Plus un chemin est long, plus il est important d’utiliser cette méthodologie traditionnelle afin de progresser. Cela assure que non seulement on ne se sent jamais accablé, que l’on ne perd jamais de vue la route globale, et aussi que l’on continue de progresser non-stop !

Une idée simple pour comment appliquer cette méthode dans votre pratique : 

  • Dédiez 20-30 min par semaine pour la philosophie/la théorie (oui, même si vous avez l’impression de ne rien comprendre !) – ça c’est éclairer le chemin global (même si tout reste dans la pénombre). 
  • 3-4 fois/semaine restez sur la répétition de ce que vous connaissez déjà (focaliser la lumière là où vous marchez). 
  • Et 1-2 fois/semaine, faites une pratique exploratoire (éclairer le chemin un peu plus lointain). 

Cette méthodologie a soutenu ma route depuis plus de 35 ans ! Et non seulement ça aide à progresser, mais on garde la motivation, et on ne se sent jamais submergé !

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