Pourquoi on a du mal à avancer dans la vie ? Pourquoi on perd la motivation ou l’énergie ? Est-il possible d’avancer dans la vie sans se stresser ? Avancer dans chaque facette de la vie : que ce soit matérielle, affective, sociale, santé ou spirituelle ? Aujourd’hui parlons de purushartha – les 4 piliers essentiels qui nous aident à avancer sur chaque facette de la vie sans se stresser ni se forcer.
C’est un concept qui était considéré très important dans l’Inde avant. Mais depuis, on en parle peu : et je trouve que c’est fort dommage. Purusha c’est la conscience. Artha – ça veut dire objectif, sens mais aussi prospérité.
Purushartha c’est : pourquoi ma conscience existe ? Quel est son sens ? Quel est son objectif ? Qu’est-elle censée faire ? Et dès que l’on le retrouve, la prospérité, le bien-être viennent automatiquement ! Purushartha contient 4 piliers : Dharma (ce qui est juste), Artha (la prospérité matérielle, mentale et physique), Kama (les désirs) et Moksha (la libération, la partie spirituelle).
Regardons de près ces concepts, et comment on peut avancer dessus.
Purushartha
L’art d’une vie pleine et équilibrée
Dharma
Le premier c’est Dharma. Souvent, on le traduit comme les règles, les lois, les lois religieuses. Mais ce n’est pas tout à fait ça !
Dharma vient du mot « Dhri » qui veut dire « tenir » ou « soutenir ». Mais tenir quoi ? Soutenir quoi ? Le cosmos ! Notre société ! Chaque individu dans la société ! Et tenir comment ? De façon à ce que chaque personne soit bien !
Vous voyez, dans l’Inde ancienne, on considérait que quand tout le monde va bien, tout le monde a trouvé le bonheur, la société ira bien. Et le cosmos ira bien aussi.
Dharma c’est ce qui est juste, ce qui permet chaque personne d’avancer dans sa vie sans se stresser, de retrouver l’harmonie. Il y a deux manières d’atteindre ça.
La première, c’est que quelqu’un nous dit : fais ça, ne fais pas ça. Ça c’est juste. Ça ce n’est pas juste. Mais encore faut-il que cette personne sache de quoi elle parle ! Quand on démarre, on ne peut pas réellement savoir si la personne en face de nous a vraiment le savoir qu’il faut. On peut se tromper. Cette manière… c’est un peu la « coin toss ». On peut tomber sur quelqu’un de bien. On peut tomber sur quelqu’un de mauvais. Je ne sais pas pour vous, mais je n’aime pas beaucoup jouer à « coin toss » avec les sujets importants de ma vie !
La deuxième manière c’est grâce à Yoga Darshana. En comprenant comment marche notre mental, notre corps. En captant les outils que nous donne Yoga et leur vrai sens. En appliquant ce que l’on apprend. Et plus on se comprend, plus on avance dans Yoga Darshana – la vision de Yoga – plus on commence à capter ce qui est juste. Et ce qui ne l’est pas. Ça vient de notre intérieur. Déjà, c’est beaucoup plus facile à suivre !
Artha – la prospérité
Le mot Artha dans ce contexte nous parle de la prospérité. Très souvent, on pense que l’on parle juste de la prospérité matérielle. Mais en vrai, la prospérité a plusieurs visages !
Être bien mentalement et physiquement, c’est aussi prospérité. Notre éducation. Nos connaissances. Nos amis ! En Inde, on disait souvent, on peut avoir des milliards en banque, mais sans ami, on ne trouvera jamais la prospérité ! Tout comme on peut avoir un ami de confiance, peu d’argent dans la banque, et on sera bien plus riche !
La prospérité, ça englobe chaque facette de notre vie, y compris notre environnement. Chaque aspect de notre vie matérielle : que ce soit notre travail, l’argent, le bien-être physique et mental, la nature, tout y est présent. Vous vous dites peut-être que c’est déjà super dur d’avancer sur une facette de la vie. Où est-ce que l’on va trouver du temps pour avancer sur chaque facette ! Mais ça se fait tellement naturellement grâce aux techniques que l’on utilise dans Yoga Darshana !
Je pense que vous voyez déjà le lien entre la prospérité et dharma ! Sans dharma, la vraie prospérité ne sera juste pas possible. Et ce que l’on fera pour atteindre cette prospérité, va nous avancer dans le chemin de dharma aussi !
C’est la grande magie de ces sages indiens ! Tout est connecté. Tout est lié ! Ainsi, chaque pas que l’on fait, nous avance dans tout !
Comment on avance sur artha ? Il y a 3 parties :
- La première, c’est la Foi. Avoir la Foi, dans nos capacités. Dans ce que nous faisons. Dans notre voie. Dans quelque chose qui nous transcende.
- La deuxième c’est discernement. Capter ce qui est correcte, et ce qui ne l’est pas. Avoir un bon jugement. Grâce à cela vient la vraie force, la vraie énergie qui assure que l’on ne manque jamais de motivation.
- Et la troisième c’est l’intention ferme, qui vient naturellement grâce à l’énergie et la force qui nous aident à développer le discernement.
Une voie qui nous aide à développer tout cela c’est Yoga. C’est pareil pour Tao aussi. Ce sont d’excellentes voies qui nous aident à développer chaque facette de artha – grâce à leur approche holistique qui contient à la fois la compréhension des mécanismes, la méditation, le travail sur le corps, l’esprit, et bien sur la respiration.
Kama – les désirs
Notre troisième pilier, c’est trouver du temps pour assouvir nos désirs. Oui, les désirs ! Vous voyez, nos sages, ils étaient des très fins psychologues ! Ils comprenaient que si on ne fait que chercher à avancer sur les deux premiers piliers, au bout d’un moment, le mental va juste se fatiguer. Donc trouver le temps pour assouvir nos désirs était considéré très important. Sans cela, on commence à devenir grognon ! Irritable. Et au fur et à mesure, ça devient impossible d’avancer sur les deux piliers.
Désir de voyager. Désir de manger quelque chose de bon. De jouer. De passer du temps avec nos amis. Ils considéraient essentiel que l’on ait le temps pour ça aussi, et sans se culpabiliser !
Évidemment, si on ne fait que suivre les désirs, ça n’ira pas non plus. Mais en combinaison avec les deux premiers piliers, ça amène à une vie pleine, où on ne manque de rien. Et où on est juste… bien !
Moksha – la libération
Dans son sens exact, moksha veut dire se libérer des chaînes. Je vais parler de moi. Globalement, je suis bien dans ma vie. J’ai des objectifs que j’aimerais atteindre. Mais j’ai aussi des acquis sur lesquels me reposer. Grâce à Yoga, je capte la voie de dharma et je la suis de mon mieux. Parfois je peux me tromper. Mais je comprends et j’accepte aussi mes limites. Il n’y a pas de regrets – de vrais regrets – dans ma vie. J’ai mes forces. J’ai mes faiblesses. Mais je les accepte. Elles ne me dérangent pas. Oui, même mes faiblesses !
Je peux dire que je vis une vie pleine et heureuse, avec ce qu’il faut d’objectif pour m’inciter à toujours m’améliorer aussi. Donc avoir une direction à la vie.
Mais vous savez quoi ? Un jour ça va s’arrêter quand même ! Un jour, il sera temps de partir. Dans quel état serai-je quand ce moment viendra ? Serai-je angoissé ? Aurai-je des regrets ? Des peurs ? Ou partirai-je paisiblement en me disant : tout ce qui devait être fait est fait, tout ce qui devait être accompli est accompli…
Si vous me demandez, j’aimerais et je préfèrerais partir en paix ! Tout comme j’ai vécu ! Sinon… quelque part, ça va tout gâcher, non ?
Ça, c’est le premier sens de moksha. La libération. De vivre bien, vivre en harmonie, vivre en paix… mais aussi, quand le moment vient, partir en paix.
Et de nouveau, la compréhension de Soi, la méditation nous aident énormément dedans – et ça se fait naturellement.
4 piliers
4 piliers… et les 4 sont intimement liés les uns aux autres. Chaque pilier soutient les autres. C’est ce que je reproche beaucoup au monde moderne. On nous incite à avancer juste sur une chose. On nous enseigne que d’abord il faut avancer sur ça, et après tu verras pour le reste. Travail. Gagne de l’argent. Après tu verras la partie spirituelle. Ton corps. Ton esprit. Tu t’en occuperas à la retraite.
Mais c’est mauvais – très mauvais – comme système. Je préfère de loin le système indien de purushartha. On avance sur tout en même temps. Et ça ne prend pas plus de temps ! Au contraire – je dirais ça en prend même moins, et on a toujours le temps pour nos désirs aussi. Et surtout, en avançant sur ces 4 piliers, on capte le sens de chaque chose que l’on fait. On n’a plus besoin de se forcer à les faire. Ça ne cause pas de stress.
Merci beaucoup pour tous ces enseignements , je souhaite appliquer ses principes pour les années qu’il me reste à vivre, pour être satisfaite de ma vie et n’avoir aucun regret. Comme tu dis à trop s’investir dans une seule facette de notre vie, nous perdons sur les autres facettes qui se dégradent et si ça ne fonctionne pas sur la facette surinvestie on se retrouve sans rien. Un grand vide. Difficile de réinvestir.
Bonjour Monique, oui, c’est tout à fait ça. C’est tellement important d’avoir une approche holistique à la vie (et d’ailleurs à tout ce que nous faisons). Ca aide à construire des repères solides.