S’asseoir dans les postures de Yoga

Écrit par Pankaj Saini

Et si je vous disais que plus personne ne sait vraiment “s’asseoir” dans les postures ? 

Pas à titre physique – je pense qu’il y a d’excellents enseignements présents dans le monde de Yoga en ce qui concerne les alignements, comment placer le corps, comment “se poser” physiquement dans la posture. 

Mais s’asseoir dans le sens profond du terme… ?

Êtes-vous bien assis ?

Faisons un test ensemble. Prenez la chaise la plus confortable que vous avez à disposition. Maintenant asseyez-vous dedans. Oubliez le dos droit, etc. Juste mettez vous bien. Aussi bien que possible !

Combien de temps pensez-vous pouvoir rester assis dans cette chaise – sans vous endormir, sans penser à autre chose. Juste… rester assis ?

1 minute ? 10 ? Je parie qu’au bout d’un moment, vous voudrez bouger. 

La question ici n’est pas, bien entendu, si c’est bien ou mal de vouloir bouger, ou même s’il faut “absolument” rester assis à ne rien faire pendant une durée déterminée. La question clef est de comprendre pourquoi nous avons envie de bouger.

Et le simple fait est que… nous avons des choses à faire ! Oui, bien avant qu’une quelconque limite physique arrive, cette envie de faire quelque chose se manifeste. Et cette envie est tout à fait normale. Elle n’est absolument pas à remettre en question. Parce que sauf si vous avez atteint le stade des grands yogis comme Buddha et Patanjali – où on peut réellement se dire “ce qui devait être fait, est fait, plus rien ne reste à faire” – on a tous des choses à faire ! (Titre philosophique et métaphysique, aussi !)

Cette envie n’est pas juste psychologique !

Ou plus précisément, psychologique ne signifie pas que ça n’impacte pas les énergies et le corps physique…

Cette partie n’est pas facile à expliquer (ou à comprendre). Parfois, on arrive à ressentir ce que je vais dire. Parfois pas, et l’esprit ne veut juste pas le capter. Mais je vais essayer.

Du point de vue de la métaphysique, tout n’est qu’une vibration. Et dû au mouvement naturel de prana – cette vibration se met à “pulser”. 

Une envie (ou une peur, ou une pensée – tout en fait) n’est rien d’autre que cette vibration qui, propulsée vers l’avant avec prana, s’est mise à épaissir. Et tant que prana suit son parcours naturel, elle va continuer à s’épaissir. Ce processus va continuer jusqu’à ce qu’elle se dissolve – soit à travers l’évacuation (on a fait ce qu’il fallait faire) soit en agissant directement sur prana. 

Il ne s’agit pas de contrôle

Combien de fois se dit-on : “c’est mon mental, je peux le contrôler” ? Mais on ne capte pas la nature (et la force) d’une vibration. 

Voici un test super simple. Placez un film plastique tendu sur un bol et saupoudrez-le avec un peu de grain de riz. Maintenant mettez une musique avec beaucoup de basse sur votre smartphone, et mettez-le à côté du bol (ou carrément dedans). Si vous l’avez mis assez fort… vous verrez tout de suite que les grains de riz se mettent à danser ! 

C’est comment marche toute vibration (et pas juste les vibrations sonores) ! Elles mettent tout le reste à vibrer à leur musique aussi ! Et plus une vibration est forte (plus elle s’épaissit) plus elle fait vibrer les autres choses !

Et quand on essaie de la contrôler ? Je suis sûr que vous avez déjà dû entendre comment les chanteuses d’Opéra arrivent à casser les vitres avec leurs voix ?! 

L’impact du contrôle

Oui, bien sûr que l’on peut “contrôler” nos envies. Mais ce que l’on ne peut pas contrôler c’est les vibrations que ces envies ont générées – et comment elles sont en train d’impacter notre corps énergétique, puis notre corps physique. 

Parfois, ça va se manifester comme une contracture physique (exemple type : douleurs lombaires causées par le stress). Parfois juste comme une frustration ou une colère. Parfois ça va se manifester… et on ne sera même pas à l’écoute de la manifestation (et on ne s’en rendra compte que des années plus tard).

C’est pour ça que Patanjali insiste autant sur le “confort” et la “relaxation de l’effort” quand il nous parle des asana ! Car un asana ne peut pas être réussi tant que l’on est dans le contrôle

Comment vraiment s’asseoir dans une asana de yoga

Faisons un mini-résumé de cela : 

  • Nous avons tous des choses à faire – et c’est normal et pas à remettre en question
  • Tant qu’il y a des choses à faire, l’envie de le faire va se manifester
  • Cette envie ne peut pas (et ne doit pas) être contrôlée

Mais, bien sûr, la notion d’immobilité est centrale dans les yoga asana ! (YS II.46 – Sthira-sukham-asanam). 

Alors que faire ? Comment peut-on vraiment s’asseoir dans une asana – et surtout, rester assis ?

Voici un pas à pas simple : 

  • Avant de commencer la pratique, prenez le temps de faire un “déconnecte” avec le reste de la journée. Typiquement, on peut le faire grâce à un mini-rituel au début de la pratique, ou juste en prenant conscience de notre souffle. 
  • Durant la pratique, prenez un peu de temps à explorer le corps avant de l’installer dans la posture. Quelques mouvements – juste pour “capter” où on va s’installer, et faire un état des lieux du corps, des énergies et du mental. 
  • Travaille la présence dans les postures – les mains, les pieds – leur contact avec le sol, le souffle (particulièrement l’expiration). 
  • Si l’esprit est vraiment agité, ne vous forcez pas à rester plusieurs souffles dans les postures dès le départ. Démarrez avec du mouvement et ralentissez au fur et à mesure. 
  • Et au lieu de penser à “contrôler” – pensez plutôt à accueillir, accepter, puis, grâce à votre souffle, “renvoyer” cette envie de bouger dans l’océan du mental. 

Ça a l’air simple… et ça l’est. Et surtout… c’est essentiel !

Les essentiels de Yoga

Quand on débute dans Yoga, on pense à comment placer le corps, comment éviter de se blesser, comment respirer, comment se relaxer… On pense à “quelle technique je devrais apprendre pour être mieux”.

Tout cela est bien sûr important. Si vous avez déjà suivi une des mes formations, vous savez que je parle aussi pas mal des techniques – des alignements, des mouvements énergétiques, des différentes façons de respirer, des pranayama…

Mais il y a quelque chose qui vient avant tout cela. La vraie fondation de Yoga – la perception, présence, aisance – la capacité d’être là, et de demeurer dans ce que nous faisons. 

Ça, c’est la vraie base de Yoga – la base sur laquelle tout le reste se construit. 

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