Comment gagner en souplesse : ce qu’on ne vous dit pas

écrit par Christelle Arbona

Comment gagner en souplesse ? C’est une question récurrente qui génère beaucoup de frustration chez de nombreux pratiquants de Yoga. Malgré tous vos efforts et vos étirements à répétition, vous sentez que votre corps est toujours aussi raide.

Regardons aujourd’hui ce qui peut provoquer la persistance de cette raideur et le manque d’assouplissement.

Comprendre la mécanique 

Le corps est complexe, mais il est basé sur une structure et une logique de fonctionnement relativement simple : pour pouvoir bouger et être efficace tout en économisant son énergie, il a besoin d’un équilibre entre plusieurs aspects. Il a besoin de stabilité, mais également de la force, de la mobilité (la capacité de mouvement), et de la souplesse.

Les 4 piliers d’un corps en bonne santé

Si vous me voyez venir, on a tendance à ne vouloir travailler qu’un seul aspect (ici : la souplesse). Mais est ce que vous avez déjà pensé au renforcement et à l’équilibre ?

Aussi : on se focalise très souvent sur une seule partie du corps qu’on veut assouplir, comme l’arrière des jambes, ou les hanches, ou les épaules. Mais pour gagner en souplesse et améliorer ce qui nous bloque réellement, il devient important de comprendre un minimum comment notre corps fonctionne.

À lire : Comment travailler le corps : 10 axes essentiels

Les causes du manque de souplesse 

Je vais donc vous donner ici quelques astuces pour évaluer et mieux comprendre d’où peut venir ce manque d’assouplissement.

Les causes musculaires

La cause musculaire est la première raison à laquelle on pense, et à juste titre. Mais déjà dans cette optique, il existe plusieurs possibilités.

La musculature est trop faible pour s’étirer davantage

Le corps est trop faible pour tolérer cet étirement. C’est notamment le cas quand on a une sensation de danger qui s’éveille lorsque l’on cherche à aller plus loin. Dans ce cas, il est probable que le corps refuse tout simplement l’étirement parce qu’il sent la possibilité d’une blessure (et c’est ce qui arrive parfois quand on force trop). Dans ce cas, faire du renforcement des muscles que l’on cherche à assouplir devient important (ça peut paraître contre-intuitif), mais il existe de nombreux types de contractions musculaires, qui vont permettre au muscle de s’assouplir en même temps que gagner en force).

Exemple : travailler des mouvements où le muscle va freiner son étirement va énormément aider.

Les muscles opposés à l’étirement manquent de force

Vous arrivez à faire l’étirement, vous sentez que la mécanique est bonne, mais que ça ne progresse pas sur le long terme.

Cela peut venir d’un manque de force de la musculature opposée à la zone que vous souhaitez assouplir (et dans ce cas le corps n’arrive pas à maintenir le progrès ni à l’augmenter). Renforcer la musculature opposée dans le nouveau secteur de mobilité acquis.

Exemple : renforcer le quadriceps pour étirer davantage les ischio-jambiers, ou les fessiers pour faire setu bandha, la posture du demi-pont.

Le corps s’est assoupli avec la chaleur et/ou l’effort

Vous sentez que vous n’allez pas très loin à froid, mais qu’à chaud ça va mieux : vous avez assoupli l’ensemble de la chaîne musculaire, mais pas forcément la zone ciblée en question. Donc vous avez l’impression d’aller plus loin et de gagner en souplesse, mais c’est la mécanique globale qui s’est échauffée et qui va revenir à son point initial à froid.

Exemple : vous arrivez à toucher le sol après la séance, mais ce n’est plus le cas en dehors.

Utilisez le corps autrement !

Vous n’utilisez pas au quotidien la mobilité que vous recherchez : le corps répond à une logique d’économie d’énergie pour faire au mieux tout ce qu’on lui demande de faire. Et il répond très bien à cette phrase anglais « use it or loose it » (utilisez-le ou perdez-le). Si vous faites du stretching une à deux fois par semaine, mais qu’en dehors de cela vous passez votre temps assis, le ratio de temps passé à étirer le muscle comparé au temps passé immobile fera qu’il va privilégier de rester dans sa position courte et confortable pour le quotidien.

Solution : amener des mouvements qui sollicitent l’assouplissement que vous désirez acquérir dans votre quotidien.

Utiliser la mobilité qu’on veut acquérir au quotidien (ici : squat/position de confort au sol)

Le mouvement manque de précision

La zone à étirer n’est pas correctement ciblée. Dans ce cas, la connaissance anatomique du corps (même superficielle) va énormément aider. Car pour étirer un muscle, il faut pouvoir éloigner ses insertions. Et quand on ne sait pas où elles sont… c’est beaucoup plus dur d’y arriver. Dans ce cas, une introduction simplifiée à l’anatomie du corps humain sera d’une grande aide.

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Le blocage est articulaire

Vous sentez un blocage franc dans le mouvement, sans douleur. Et généralement ce blocage est localisé à une articulation. Vous sentez juste que vous ne pouvez pas aller plus loin. Dans ce cas, il est probable que la conformation du squelette ne permette pas ce jeu articulaire. Parfois on arrive à assouplir les articulations avec le temps, mais parfois pas. Cela dépend d’un corps à l’autre. Le blocage ressenti est généralement très dur et fixe.

Exemple : même sensations que lorsque vous tendez le coude au maximum.

Blocage articulaire : que ressentez-vous quand vous tendez le coude au maximum ?

Les structures autour ne permettent pas à la zone de se relaxer

Enfin, et c’est pour moi une des pistes les plus importantes à retenir : les muscles ne s’assouplissent pas parce que leurs voisins ne font pas leur travail correctement, et l’étirement représente aussi un risque de blessure.

Exemple : si je veux assouplir mes ischio-jambiers, mais que mes adducteurs sont eux mêmes trop courts / trop raides / trop faibles pour assurer le bon maintien de mes genoux lors de l’étirement, alors il se peut que le corps bloque l’étirement, car il sent un risque de blessure au genou. Dans ce cas, il devient important d’évaluer la force, la mobilité et la stabilité des muscles autour de ceux que l’on cherche à étirer, et de pratiquer des exercices de force, de mobilité et/ou d’équilibre pour mieux soutenir le corps dans l’étirement. Et généralement, l’assouplissement fini par venir tout seul.

Causes traumatiques

Bien sûr, si la raideur fait suite à un traumatisme direct ou indirect (entorse, chute, choc, opération…), ces aspects sont à traiter en priorité avec votre médecin référent, et idéalement avec l’aide d’un kinésithérapeute pour ajuster les exercices en fonction de votre situation personnelle.

En résumé

  • Essayez de ressentir qu’est ce qu’il se passe lors de l’étirement : blocage dur, assouplissement momentané, sensation de danger ?
  • Observez si les articulations sont bien mobiles, ou si vous y ressentez un blocage dur. Est ce que des assouplissements spécifiques à l’articulation vous aident ?
  • Évaluez si les muscles autour sont extensibles, forts, et si vous vous sentez stable dans la position de l’étirement, ou lorsque la région que vous cherchez à assouplir est sollicitée. Si ça n’est pas le cas, d’où vient votre inconfort ? De quel aspect ? Essayez de faire quelques exercices d’équilibre et de force pendant une semaine, et re-testez votre étirement ; est-ce un peu plus confortable ?
  • Demandez-vous si vous utilisez régulièrement la mobilité que vous recherchez. Si non, comment pouvez-vous l’intégrer dans votre quotidien ?
Comment s’assouplir : les questions à se poser

J’espère que cela vous aidera à y voir plus clair et vous aidera à avoir davantage de pistes de compréhension du manque de souplesse. Mais généralement, lorsque le corps est travaillé selon les différents aspects dont il a besoin régulièrement, il finit par s’assouplir tout seul. Avec la répétition et la pratique bien entendu, mais ça demande de l’utiliser différemment, de sortir de nos habitudes répétitives, et de ne pas forcer que sur un seul aspect de son fonctionnement !

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