On fait une bêtise. On se culpabilise. Ça nous motive pour faire mieux la prochaine fois. Cela semble… normal et logique, n’est-ce pas ?
Et si c’était tout le contraire de ce qui est réellement logique ?
Dans cet article, nous allons explorer ce qui se passe dans notre mental lorsque nous nous culpabilisons, et pourquoi dans Yoga, nous privilégions plutôt la non-culpabilité et la motivation basée sur des raisons positives.
Effets de la culpabilité sur le mental
Qu’est-ce qui induit les fautes et les erreurs ?
Il existe bien des raisons pour lesquelles nous faisons des erreurs. Parfois, cela vient d’un manque de conscience ou de connaissances. D’autres fois, nos conditionnements nous poussent à répéter les mêmes schémas. Prenons un exemple simple.
Imaginons que vous deviez finir un travail avant le weekend. Le weekend arrive et le travail est à peine fait. Impossible de le terminer à temps. Que faire ?
Quand on se culpabilise…
Voyons maintenant ce qui se passe dans l’esprit lorsque la culpabilité prend le dessus :
- Vous constatez : “Je n’ai pas terminé mon travail à l’heure.”
- Un jugement rapide suit : “J’aurais dû terminer à l’heure” (le stress monte).
- Enfin, la culpabilité s’installe, avec cette sensation de “creux” intérieure qui accentue le stress.
Cette combinaison de stress et de culpabilité entraine plusieurs effets néfastes :
- L’esprit devient extraverti, puisant de l’énergie vitale. Vous vous sentez épuisé plus rapidement.
- Pour se protéger, l’esprit se met des œillères, vous rendant hypersensible aux critiques et plus facilement irritable.
- Le “creux” persiste, et l’esprit cherche une solution rapide : “Je n’aurais pas dû regarder ce film” ou pire encore, “Je ne suis pas assez compétent” ou “Je suis trop lent.”
Durant cet état de culpabilité, plusieurs choses importantes ne se passent pas :
- L’esprit ne cherche pas réellement les causes du retard, préférant des réponses rapides.
- Le stress accumulé épuise encore plus l’énergie mentale et physique.
- La rumination diminue l’efficacité du travail, qui prend plus de temps ou est de moindre qualité.
- Un schéma de pensée négatif commence à se former, et s’il persiste, il renforce ce cycle.
L’approche de Yoga pour surmonter la culpabilité
Dans la tradition de Yoga, l’objectif est d’atteindre une cognition juste (pramana). Cependant, lorsque nous nous culpabilisons, nous tombons dans la cognition rapide, souvent erronée.
En savoir plus sur les cognitions dans Yoga
Voici comment un(e) yogi(ni) aborde une situation similaire, où le travail est en retard :
- Constat : Le travail est en retard.
- Réflexion : Est-il possible de terminer en se poussant sans se nuire ? Si oui, on termine et on prend du temps pour récupérer. Si non, on termine raisonnablement et on s’excuse pour le retard.
- Analyse : Pourquoi y a-t-il eu du retard ? Identifier les causes de manière calme et posée.
- Mise en place : Corriger les causes si possible. Si elles sont inévitables, accepter que des retards peuvent arriver, et ajuster les délais à l’avenir.
Culpabilité vs Motivation positive
Dans les deux cas, le travail est terminé. Mais dans la seconde approche, il est probable que le travail soit réalisé avec moins de dépense d’énergie, moins de stress, et d’une meilleure qualité. De plus, aucun schéma de pensée négatif ne s’est formé.
En abordant calmement la question “Pourquoi le retard ?”, il y a de plus grandes chances de trouver les vraies raisons et de les corriger.
Pourquoi on nous enseigne la culpabilité ?
Saviez-vous que les chevaux portent des œillères pour être plus facilement contrôlables ? La culpabilité agit de la même manière. Oui, elle peut nous “motiver” à accomplir certaines choses, mais elle donne aussi énormément de pouvoir aux autres sur nous, et favorise des comportements comme la surconsommation pour combler le mal-être.
Faut-il se culpabiliser ?
Est-ce que la culpabilité est la seule manière de nous inciter à mieux agir ? Ou peut-on se motiver pour des raisons plus saines, basées sur la clarté et la bienveillance envers soi-même ?
À chacun de trouver sa propre réponse, mais j’espère que cet article vous aura inspiré à remettre en question la nature de la culpabilité et son impact sur votre bien-être.
