Parmi les textes les plus importants de l’Hindouisme et de la philosophie du Yoga en particulier est la Bhagavad Gita. Formulée comme un dialogue entre prince Arjuna et dieu Krishna, ce texte présente une synthèse des préceptes centraux dans Yoga comme dharma, karma, bhakti et moksa, tout en nous donnant des indices importants sur la réalité ultime (Brahman). Si les Yoga Sutras représentent le manuel le plus important de Yoga, la Bhagavad Gita est la clé pour lire et comprendre les Yoga Sutras.
La traduction et les commentaires sur ce texte incroyablement puissant et subtil est le nouveau projet de Yoga Laboratorium. Cependant, afin de comprendre ce texte, il est important d’avoir un aperçu de l’histoire du Mahabharata et ses protagonistes clés.
La dynastie des Kuru règne sur le royaume de Hastinapur. Cependant, le roi Vichitravirya décède d’une maladie avant d’avoir eu des enfants. Afin de faire perdurer la dynastie, la reine-mère Satyavati invite son fils, le sage Vyasa, à imprégner ses deux femmes : Ambikaet Ambalika. L’apparence féroce de Vyasa, qui vit dans les forêts, fait peur à la reine Ambika qui, quand elle le voit, ferme ses yeux. La reine Ambalika se met à trembler quand Vyasa vient dans sa chambre. Satyavatiimplore Vyasa d’essayer une fois de plus. Il retourne voir Ambika, mais celle-ci a tellement peur de lui qu’elle envoie sa domestique à sa place.
Trois fils sont nés de cet épisode. Le fils d’Ambika, Dhritarashtra, est incroyablement fort mais puisque sa mère avait fermé les yeux, il est né aveugle. Le fils d’Ambalika, Pandu, du fait que sa mère s’était mise à trembler, a une santé fragile. Seul le fils de la domestique d’Ambika, Vidura, possède à la fois l’intelligence et la force physique de Vyasa.
Quand les jeunes princes atteignent l’âge approprié, la question de succession se pose. Dhritarashtraest l’ainé. Cependant, Vidura, qui a acquis la connaissance de toutes les sciences et lois divines connues de l’homme, fait remarquer qu’un roi aveugle ne peut pas régner d’après les lois. La succession du royaume revient donc à Pandu.
Pendant plusieurs années, Pandu règne sur Hastinapur et agrandit le royaume à travers de multiples conquêtes. Mais un jour, alors qu’il est en train de chasser, il confond un sage et sa femme, qui sont en train de s’accoupler, pour une biche. Sa flèche les tue. Avant de mourir, le sage maudit Pandu : le jour où il touchera sa femme, il mourra aussi.
Plein de culpabilité, Pandu laisse le royaume à son frère ainé, Dhritarashtra, et part dans la forêt avec ses deux femmes, Kunti et Madri. Dhritarashtra, qui était ambitieux de nature et avait toujours voulu être roi, n’est qu’à moitié satisfait. Il vit dans la peur que Pandu ait un fils avant lui, et qu’il soit obligé de rendre le royaume au fils de Pandu. Il essaie d’avoir des enfants avant lui. Dans la forêt, Pandu souhaite avoir des enfants mais la malédiction l’en empêche. Un jour, la reine Kunti lui parle d’un mantra secret qui lui a été donné. A travers la récitation de ce mantra, elle peut être imprégnée par un dieu de son choix. Pandu la supplie de le réciter. Kunti accepte.
A travers le chant de ce mantra sacré, 5 fils naissent. Du dieu de dharma est né Yuddhishtra. Du dieu des vents est né Bhima. Du dieu Indra est né Arjuna. Et Madri, à qui Kunti a enseigné le mantra, donne naissance à Nakula et Sahadeva. A Hastinapur, Dhritarashtraréussit également à avoir des enfants. 100 fils sont nés à sa femme, Gandhari, dont l’ainé Duryodhana est néanmoins plus jeune que Yuddhishtra.
À la suite du décès de Pandu, les jeunes princes (les 5 Pandava) retournent à Hastinapur. Mais il y a une animosité presque constante entre eux et les 100 Kaurava. Duryodhana, qui est encore plus ambitieux que son père, est particulièrement mécontent de leur arrivé. Il souhaite, lui aussi, devenir roi. Mais il sait que son père sera obligé de donner la royaume à Yuddhishtra.
Les 5 Pandava, qui sont des bons princes, des guerriers extraordinaires, et qui ont un bon cœur, sont aimé par tout le monde. Quand les princes atteignent la majorité, tout le monde met pression sur Dhritarashtra pour qu’il annonce Yuddhishtracomme le prince héritier. Dhritarashtraaccepte et cela met Duryodhana en colère. Il essaie de brûler ses cousins. Les 5 Pandava s’exilent dans la forêt pour se sauver. Le temps qu’ils reviennent à Hastinapur, Dhritarashtra, les croyant mort, a déjà nommé Duryodhana comme le prince héritier.
Afin d’éviter une guerre civile, il décide de partager le royaume en deux. Il garde les terres les plus fertiles et donne aux Pandava une grande forêt vierge, qu’ils nommeront le royaume d’Indraprastha. Avec l’aide de Krishna, l’avatar du dieu Vishnu, et leur propre force, les Pandava convertissent Indraprastha en un royaume d’une incroyable puissance et magnificence. Cela rend Duryodhana jaloux. Souhaitant devenir également le roi d’Indraprastha, il invite ses cousins à un jeu des dès, auquel il gagne par la triche. Les Pandava sont exilés pendant 13 ans.
A la fin de leur exile, les Pandava réclament leur royaume. Duryodhana refuse. Les Pandava essaient de proposer plusieurs solutions, allant même jusqu’à accepter juste 5 villages. Mais Duryodhana veut l’intégralité du royaume et refuse toute tentative de paix avec ses cousins. La guerre est déclarée. Toute l’Inde est partagée. Une grande partie des royaumes est du côté des Kaurava, et une autre du côté des Pandava. Les armées sont face à face dans le champ de Kurukshetra, la terre sacrée des rois de la dynastie Kuru.
Quand le prince Arjuna, qui est devenu le plus grand guerrier du monde, regarde ses propres oncles, ses cousins et ses amis rassemblés et prêt à combattre les Pandava, il est rempli de doutes. Ses armes deviennent lourdes dans ses bras. Il les jette. Il ne souhaite pas cette guerre. Et c’est ici que la Bhagavad Gita démarre. Krishna, qui a accepté le rôle de cocher pour Arjuna, va maintenant lui expliquer pourquoi c’est une guerre juste, et pourquoi Arjuna doit reprendre ses armes.
Tout au long de cette traduction, plusieurs concepts clés de l’Hindouisme et du Yoga seront abordés (comme la notion de dharma, karma, temps, dieu, etc.). Le texte contient 700 versets au totale, divisé en 18 chapitres. Le projet sera long (je pense que ça prendra facilement 5-6 ans). J’espère que le résultat vous plaira.
Image : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Indischer_Maler_um_1770_001.jpg
Bonjour et un immense merci pour le travail que vous entamez et le partage.
Peu importe le temps pour cette étude
J’ai étudié et étudie toujours les sutras et j’ai eu la chance de faire une première étude de la Gîta sur 3 ans. Je pense qu’il me faudra encore une autre vie et d’autres encore pour en comprendre toutes les subtilités et certainement beaucoup de volonté pour mettre en pratique ce texte majeur passionnant.
Merci à vous
Bonjour Barbara
Un très grand merci pour votre message. Je suis justement entrain de réfléchir à comment mieux partager les sutras et la sagesse de Gita. Et vos mots sont une très grande motivation. Belle journée
Bonjour Pankaj
Pas certaine d’avoir vu votre réponse. J’espère que je m’en souviendrais °-))
Passionnée par les textes et suivant votre blog, j’attends vos propositions en ce sens. J’aimerai vraiment approfondir l’étude de la Gita et je sais qu’il faut du temps et peut être d’autres textes que je ne connais pas mais qui méritent
tout notre intérêt. Merci à vous
Bonjour Barbara. Oui, c’est sur. Chaque jour qui passe donne une nouvelle sens aux Sutras et à Gita, d’ailleurs. Ces textes sont tellement riches que même quand on les étudie à vie, il y a toujours quelque chose de nouveau à en tirer !
Merci pour ce projet pour lequel tout yogi ne peut qu’adhérer car ces textes nous guideront sur nos chemins respectifs.
Merci Nathalie 🙂