Écrit par Pankaj Saini

Cette semaine, nous continuons notre série sur Ayurveda et aujourd’hui on va parler des dosha. Les Pancha Mahabhuta (les 5 éléments primordiaux) se combinent pour créer trois dosha dans notre corps. Ces dosha s’occupent de toutes les fonctions de notre corps, que ce soit cardiovasculaire ou encore notre système nerveux.

Etymologie et sens

Sanskrit : दोषः, IAST : doṣa

Le mot dosha veut dire « faute » « endommagé » ou encore « vice ». Dans le cadre d’Ayurveda, on peut voir ce mot utilisé pour signaler « ce qui peut être vicié » ou « ce qui peut être pollué ».

Les trois dosha sont appelés ainsi parce qu’ils peuvent être facilement viciés ou pollués. C’est ce déséquilibre dans les dosha qui génèrent les maladies dans notre corps et notre cerveau.

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VOTRE CHEMIN VERS L’ÉQUILIBRE !

La formation des trois dosha

Les Mahabhuta se combinent entre eux pour former les trois dosha (tridosha). Akasha (éther) et Vayu (air) forment Vata Dosha. Tejas (feu) et Ap (eau) créent Pitta Dosha. Et finalement Ap (eau) et Prithvi (terre) forment Kapha Dosha.

Chaque dosha a son rôle spécifique dans notre corps. Et notre corps, d’ailleurs chaque cellule et chaque organe du corps, a besoin des trois dosha. Cependant, combien quel dosha est présent dans notre corps va varier d’une personne à l’autre.

Lorsque le fœtus se forme, les Samskara (potentialités) dirigent la façon dans laquelle les Mahabhuta vont se combiner entre eux. C’est également ce qui va décider quel dosha sera prédominant dans notre corps tout comme cela va décider notre ossature, la couleur de nos yeux, etc.

Prakriti et Vikruti

Chaque fœtus est formé avec un équilibre dynamique des trois dosha. Cela s’appelle notre Prakriti (notre nature originelle). Lorsque cet équilibre est maintenu, les dosha ne sont ni aggravés ni viciés. Ainsi l’être est en bonne santé physique. A noter ici : la Prakriti de chaque personne est différente. Si on prend 7 milliards d’êtres humains : il y aura 7 milliards de Prakriti différentes. C’est la raison pour laquelle chaque soin en Ayurveda et Yoga doit être adapté à l’individu. Il n’y a pas de soin général parce que la Prakriti (l’équilibre initial) de chaque personne est différente.

Si quelque chose dérange notre équilibre naturel (Prakriti), alors les dosha commence à être vicié et pollué. Cet état s’appelle Vikruti. C’est cette pollution et aggravation des dosha qui causent la maladie. Dans cet état, soit un (ou plusieurs) dosha est sous-performant (ne fait pas assez son travail) soit aggravé.

Le rôle des trois dosha

Chacun des trois dosha a son rôle spécifique dans le corps.

Vata dosha s’occupe de tout ce qui est mouvement. Par exemple, quand il s’agit de descendre la nourriture que l’on vient de consommer, ce sera le rôle de Vata dosha. De même, réfléchir, respirer, la circulation sanguine, l’évacuation à travers l’urine ou les selles, jouir sont tous des rôles de Vata Dosha.

Pitta dosha s’occupe de notre métabolisme et réguler la chaleur de notre corps. Une fois que vata dosha a descendu la nourriture vers la paroi digestive, c’est Pitta dosha qui va réguler la chaleur de notre feu digestif, permettant ainsi au processus de digestion de se lancer. C’est également le dosha qui va être responsable de donner la couleur à nos yeux, à notre sang, nous aider à assimiler les pensées et les événements.

Kapha dosha agit comme le béton qui construit notre corps. C’est l’énergie qui nourrit notre corps. Dans le cas de la nourriture, par exemple, la nourriture digérée est par la suite amenée vers nos cellules et nos organes par Vata dosha. Mais il est retenu dans les cellules grâce à Kapha dosha. Également, les pensées que l’on a assimilées sont par la suite retenues par Kapha dosha. Kapha dosha s’occupe aussi de protéger nos organes (comme le cœur).

Lisez : 5 raisons pourquoi il est si important de baser votre pratique de Yoga sur les Dosha

Les sous dosha

Selon sa fonction et sa localisation dans notre corps, chaque dosha est également divisé en sous-dosha. Par exemple, notre corps possède 10 différents Vata dosha, dont les 5 principaux sont : Prana, Apana, Vyana, Samana et Udana. De même, Pitta et Kapha dosha sont également divisés en 5 sous dosha chacun. On discutera ce sujet dans la fiche complète de chaque dosha.

Les qualités des trois dosha

Chaque dosha a ses propres spécificités et ses propriétés uniques. Ces caractéristiques viennent des Mahabhuta qui ont formé le dosha en question. Connaitre et comprendre ces qualités nous aide à assurer que nous gardons les dosha dans un équilibre dynamique.

Formé d’Akasha et Vayu Mahabhuta (éther et air), Vata Dosha est ruksha (sec), laghu (léger), shita (froid), khara (rugueux), sukshma (petit) et chala (instable/en mouvement).

Formé de tejas et ap mahabhuta (feu et eau), Pitta Dosha est sasneha (onctueux), ushna (chaud), tikshna (pénétrant), laghu (léger), visra (mauvaise odeur), sara (fluide) et drava (liquide).

Kapha dosha est formé de ap et prithvi mahabhuta. Ce qui lui donne les qualités de snigdha (onctueux), shita (froid), guru (massif), manda (léthargique), shlakshna (glissant), mritsna (lisse) et sthira (stable).

Comment utiliser les qualités

Ces qualités nous donnent un indice rapide sur ce qui est en train de se passer dans notre corps. Par exemple, si on a le peau sèche, on sait automatiquement que c’est causé par une aggravation de vata dosha (parce que vata est de nature sèche). Pareillement, quand on a une fièvre, cela signifie une augmentation de pitta dosha dans le corps.

Elles nous donnent également un indice sur ce qu’il faut manger et faire si on a une prédominance naturelle d’un ou plusieurs dosha. Par exemple, Kapha dosha est naturellement stable et léthargique. Si on a une prédominance de Kapha dosha, notre tendance naturelle sera de ne pas beaucoup bouger et ne pas aimer les changements. Cependant, si on cède à cette tendance, cela va naturellement augmenter Kapha dosha dans notre corps et générer les déséquilibres dans ce dosha.

A l’opposé de cela, quelqu’un qui a une prédominance (ou aggravation) de Vata dosha aura beaucoup de mal à rester immobile. Cette personne aura tendance à bouger sans cesse. Mais c’est aussi ce qui va aggraver Vata dosha encore plus. Et donc, pour un bon équilibre, il sera important que cette personne se pose et bouge moins.

L’aggravation et la pollution des dosha

Plus nous consommons des choses ayant les qualités similaires à un dosha, plus il y a de chance que ce dosha s’aggrave dans notre corps. De même, le moins on consomme de chose ayant les qualités similaires à un dosha, le plus le dosha en question peut devenir sous-performant. Dans les deux cas, cela génère la maladie.

Cependant, il est important de noter ici que le mot « consommer » ne réfère pas uniquement à la nourriture. Les dosha s’occupent de toutes les fonctions de notre corps. Et la consommation sensorielle a tout autant d’impact sur les dosha que la consommation alimentaire.

Par exemple, même si nous mangeons de manière très équilibrée d’après nos dosha d’origine (Prakriti), si notre rythme de vie nous incite à être irrégulier, de beaucoup bouger : cela va quand même aggraver Vata dosha dans notre corps.

C’est la raison pour laquelle Ayurveda et Yoga nous incitent à vivre une vie équilibrée dans tous les sens du terme. Ainsi, nous pouvons assurer qu’aucun des 3 dosha ne soit ni aggravé ni sous-performant.  

Comment on soigne un dosha déséquilibré

Lorsqu’un dosha s’est aggravé, il devient important de consommer (et faire) des choses ayant une qualité opposée au dosha en question. Par exemple, si Vata dosha est aggravé (qui est de nature sèche, froide et en mouvement), il devient important de manger des choses ayant un peu plus de graisse, qui sont plutôt chaudes, et d’avoir les pratiques/hygiène de vie qui nous incitent à rester posé (autant physiquement que mentalement).

Cependant, cela représente un vrai défi. Parce que plus un dosha s’aggrave, plus il nous pousse à faire des choses qui vont l’aggraver encore plus. Donc quelqu’un qui a Vata dosha aggravé sera de nature à aimer les substances plutôt sèches et froides, ou encore bouger tout le temps.

Dans le cas où un dosha est sous-performant, il devient important de consommer (et faire) des choses ayant les mêmes qualités que le dosha en question.

Les dosha et notre mental

Une chose que je remarque depuis un certain temps c’est que nous avons tendance à parler des dosha même quand il s’agit des problèmes liés au mental. Par exemple, certaines personnes ont tendance à lier la dépression à l’aggravation de Kapha Dosha. Tout comme on finit par lier l’anxiété à Pitta ou Vata dosha.

C’est loin d’être le cas. Notre mental n’est pas notre cerveau. Quand nous parlons du mental, nous ne pouvons pas parler des 3 dosha. Ce sont les 3 Guna qui agissent sur le mental.

Bien entendu, notre mental et notre corps sont intimement liés. Donc une aggravation de vata dosha va automatiquement impacter notre mental, et générer plus de Rajas et Tamas Guna. Cependant, la plupart de temps, l’origine du problème est la prédominance de Rajas ou Tamas Guna dans le mental, qui vont donner naissance à l’aggravation des dosha dans le corps.

Comment connaitre sa prakriti et sa vikruti

Un des grands problèmes des articles comme celui-ci, qui introduit un concept, c’est qu’il nous laisse croire que les dosha sont un concept assez simple et facile. On peut alors penser qu’il est simple de connaitre ses dosha, et changer son rythme de vie en fonction de celui-ci. D’ailleurs, aujourd’hui, internet est rempli de « test des dosha ». Certains de ces tests nous laissent croire que nous possédons tel pourcentage de Vata dosha et tel pourcentage de Pitta et Kapha dosha.

Cependant, le concept de tridosha (trois dosha) possède plusieurs niveaux et subtilités. Déjà, on ne peut jamais parler de « pourcentage » d’un dosha. Au mieux, on peut parler de la prédominance globale d’un ou deux dosha dans notre corps. De même, on peut facilement avoir une aggravation localisée dans un endroit spécifique du corps. Ou encore au niveau des dhatu (tissus du corps comme les muscles, la moelle spinale, etc).

Certains tests, s’ils bien conçus, peuvent effectivement nous aider à mieux connaitre notre Prakriti de naissance, et même nous donner des indices sur les aggravations. Si nous n’avons pas de grave problème de santé, cela peut même nous suffire. Cependant, si les dosha sont effectivement viciés, il est fortement conseillé de consulter un médecin ayurvédique. Car cela reste la seule manière sur de connaitre notre Prakriti et Vikruti.

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  • Merci pour la clarté avec laquelle tu abordes chaque sujet. Également, merci de nous ramener à l’origine de la voie du yoga et de l’ayurveda. Il y a, en effet, beaucoup de “rajouts” dans les interprétations occidentales, qui peuvent nous confondre.

  • Comme toujours super intéressant même si je m’y perds un peu avec les Dosha et les sous-Dosha. Je dois relire plusieurs fois pour bien comprendre et intégrer…😄 merci de tout cet énorme travail si précieux, j’adore!!!! 🙏 bon week-end à toute l’équipe 😉🙏

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