Que faisons-nous lorsque nous sommes stressé ou angoissé ? La plupart du temps, on va chercher à se changer les idées – regarder un film, sortir, lire un livre… mais est-ce que sur le long terme ça nous aide ? Ou est-ce que ça finit par plutôt aggraver le problème ?
Il y a une grande différence entre se distraire et se relaxer.
Comprendre le mental
Le mental (ou plus précisément le champ du mental) a un rôle très, très spécifique – une vraie raison d’être ! Il est là pour collecter, organiser et discerner les informations que l’on reçoit avant de les présenter à la Conscience.
Mieux le mental fait ce travail, plus la Conscience arrive à comprendre et assimiler chaque expérience, chaque émotion, chaque pensée et chaque événement de la vie. À l’inverse, si le mental ne fait pas ce travail correctement, cela laisse des “traces” qui vont souvent se manifester comme des pensées, de la sur-cogitation, des conditionnements, ou encore des peurs, des angoisses, et des émotions négatives.
Pour réussir ce travail, notre mental a besoin de deux choses : du temps, et de la concentration. Le secret c’est que le mental doit pouvoir rester sur une expérience suffisamment longtemps pour que la lumière de la Conscience puisse l’éclairer parfaitement, et donc l’assimiler.
Quand ce n’est pas le cas, la Conscience n’a qu’une compréhension et acceptation limitée de l’événement/expérience. Alors que fait la Conscience dans ce cas là ? Elle dit : “bon, là j’ai trop de choses à faire, mais j’y reviendrai à un autre moment”…
… sauf que… hey oui ! Sauf ! Si on ne donne jamais à la Conscience son “autre moment”, où elle peut revenir sur le sujet ?
Quand on se distrait…
Imaginez que vous avez passé une journée super dure. Vous rentrez tard le soir. Ce serait normal de vous détendre avec un bon film, non ?
Oui… et non.
Une journée super dure signifie aussi beaucoup de choses à faire, beaucoup de nouvelles informations, d’expériences, d’émotions. Est-ce que la Conscience a eu le temps de tout assimiler ? Non – sinon, la journée ne paraîtrait pas dure !
Mais maintenant, que faisons-nous avec notre film ? On lui donne encore des nouvelles informations et expériences à assimiler !
Sur l’instant, ça va nous détendre et nous fera beaucoup de bien. Mais si ce schéma continue de se reproduire, la Conscience n’aura jamais eu le temps nécessaire pour assimiler tous les événements du passé.
Quand la Conscience n’a pas de temps
Faisons un exercice ensemble. Asseyez-vous confortablement. Et fermez vos yeux pour 5 min sans pour autant vous endormir. Que se passe-t-il ? Est-ce qu’il y a mille pensées (parfois complètement non-liées) qui commencent à apparaître ? Peut-être même un peu de stress ? D’anxiété ? Ou juste se sentir mal à l’aise ?
Voici ce qui est en train de se passer : dès que l’on ferme les yeux, on est en train de diminuer le nombre de nouvelles informations que la Conscience reçoit. Du coup, la Conscience se dit : “Tiens, enfin j’ai le temps pour assimiler les événements du passé !”
Elle commence alors à fouiller partout – ce qui génère tout ce que vous avez senti durant cet exercice.
Ça, bien sûr, ce n’est qu’un exercice, un exemple. Mais en vrai, ça se passe tout au long de la journée ! Voici certains des effets : les insomnie ou du mal à s’endormir, un sommeil lourd mais se réveiller fatigué(e), les angoisses qui semblent n’avoir pas de raison d’être, le stress accablant, la sensation d’être déconnecté(e) de son corps et de sa vie.
Que faire : l’art de la relaxation
Pour arrêter ce cercle vicieux, il devient important de laisser du temps à notre Conscience de faire son travail régulièrement (au moins 1 fois par jour !). Et c’est ici que l’art de la relaxation devient si important.
Dans ces instants de relaxation, notre objectif est de détendre les tensions physiques, rester “réveillé(e)”, limiter le nombre de nouvelles informations qui vont à l’esprit et à la Conscience, et laisser le temps et la place pour que la Conscience fasse son travail.
Cela revient à dire qu’il faut laisser “le silence” à la Conscience, mais bien sûr, comme vous avez du remarquer, durant les moments de silence, la Conscience commencent à trop fouiller partout ! Ce qui n’aide absolument pas.
Introduction à actif-passif
Pour contrer cela, notre recherche est de combiner l’actif avec le passif. C’est-à-dire : on va faire un “mini-acte” ciblé, puis laisser quelques instants de silence. Puis de nouveau faire un “mini-acte”, et de nouveau laisser le silence.
Ce processus (présent aussi dans la méditation guidée) assure que la Conscience arrive à faire son travail, le mental n’est plus submergé (et donc se repose mieux), et sans pour autant avoir tellement de pensées/émotions que l’on n’arrive plus à gérer.
Distraction = mauvaise ?
Cet article pourrait laisser croire qu’il ne faut pas se distraire ! Mais non, ce n’est absolument pas l’idée. Il y a un temps pour se distraire (et c’est d’ailleurs aussi important pour la santé mentale). Mais il est aussi important d’avoir des moments de relaxation profonde sans quelconque distraction.
Comme est souvent le cas dans Yoga : tout est une question d’équilibre !