Écrit par Pankaj Saini

Pour avancer dans la vie, faut-il être plein de certitudes ? Ne jamais se questionner ? Ou est-il important de laisser de la place pour le doute ? C’est une question qui est venue assez souvent dans notre formation sur les Yoga Sutra de Patanjali. Mais c’est aussi une question qui est très importante dans la vie quotidienne. Parlons aujourd’hui de la place des certitudes et du doute dans notre pratique.

Différence entre laisser place au doute, et être rempli de doutes

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Avant tout, il est important de distinguer « laisser de la place au doute » et être rempli de doutes. Si on est sans cesse dans l’incertitude, alors il devient difficile de faire quoi que ce soit. Je vais vous parler de mon expérience. Avant que l’on se lance sur les réseaux sociaux (YouTube, Instagram…) : j’étais rempli de doutes. Je n’avais jamais tenu de caméra entre mes mains, que ce soit pour faire des photos ou des vidéos. Je ne connais rien à l’audio-visuel ! Sans parler des réseaux sociaux !

On a eu beaucoup de mal à démarrer. Parfois on se poussait à faire une vidéo et puis plus rien pendant des semaines voire des mois ! Au fur et à mesure, on a réussi à transcender nos doutes. On a la certitude qu’il est important de transmettre Yoga à travers les vidéos. On a aussi foi dans nos capacités de pouvoir produire des vidéos simples avec un son qui reste de bonne qualité.

Mais est-ce que cela signifie que je sais tout à propos de vidéographie, YouTube ou Instagram ? Bien sûr que non ! Je sais que je ne connais presque rien et qu’il y a des personnes bien plus doué que moi dans ces métiers. Donc, quand j’entends des conseils, j’y suis ouvert. J’essaie de les appliquer si c’est possible. Parfois ça donne de bon résultat. Parfois pas ! Ça, c’est laisser place aux doutes : on a la foi dans nos capacités, mais on sait aussi que l’on ne sait pas tout.

La raison d’être des certitudes

Pourquoi est-il important d’avoir des certitudes ? Si je n’ai aucune certitude, aucune foi dans la voie de Yoga, que se passera-t-il ? Je vais suivre quelques cours. Peut-être me plairont-ils, peut-être pas. Mais disons que j’ai des douleurs dans le bas du dos. Je pratique les postures 1 mois, et je vois une petite amélioration. Mais les douleurs restent quand même. Et un ami vient me parler : “regarde, ce magnétiseur arrive à soigner les douleurs. Va le voir.” Je vais peut-être arrêter la pratique et aller voir le magnétiseur. Puis 3 jours plus tard, quelqu’un me parle d’un maître Reiki. Et puis 10 jours plus tard de Tao, d’un ostéo…

Vous voyez le chemin ? Je ne cesse de changer. Dès que quelque chose ne me parle pas, si je n’ai pas de résultat tout de suite, je change. Sauf que… n’importe quel soin prend du temps ! Même à travers un travail postural, ça prend plusieurs mois, voire années afin de vraiment constater des résultats.

Mais quand on a zéro certitude, on n’arrive pas à s’investir dans quelque chose assez longtemps pour pouvoir avoir des résultats profonds. Je parle Yoga, mais c’est pareil pour tout dans la vie. Il faut un minimum de foi, un minimum de certitude afin de s’établir dans n’importe quelle chose que l’on fait : que ce soit vidéographie, la voie de Yoga, ou encore les études.

Le mauvais côté des certitudes

Mais les certitudes ont aussi leur mauvais côté. Si vous avez déjà vu l’article et la vidéo sur les 3 guna – les 3 forces primordiales – vous comprendrez tout de suite.

Les certitudes amènent aussi tamas guna – la force d’inertie. Disons que j’ai la certitude que 10 postures de Yoga tous les jours soigneront mes maux de dos. Alors je vais m’appliquer 1 an. 2 ans, 3 ans. Mais si mon dos continue de souffrir ? Si j’ai vraiment une foi aveugle que ces postures me soigneront : vous savez ce qu’il risque de se passer ? Je vais continuer de les pratiquer et trouver 1000 excuses pour mes maux de dos qui perdurent : que je ne m’applique pas assez dans les postures, que je ne sais pas bien les faire, que je mange mal, que mon siège est mauvais…

Je vous vois hausser les sourcils et dire : “mais non Pankaj, on ne va jamais faire ça !” Vous avez peut-être raison… En ce qui concerne les postures de Yoga pour soigner le mal de dos, si on ne voit aucun résultat, on ne va pas continuer. Mais dans le reste de la vie ? Si vous regardez nos vies, elles sont remplies de ce styles de certitude : les certitudes venant de tamas. Il y a des choses que l’on ne remet jamais en question dans nos vies. Parfois tamas est tellement fort que l’on ne fait même pas le lien entre notre problème et la certitude en question.

La place du doute

C’est le rôle du doute : remettre en question certaines choses. Évidemment, si tout va bien dans nos vies, dans notre monde, si on voit que tout se déroule parfaitement, alors ce n’est pas utile d’avoir des doutes. Mais si ce n’est pas le cas, il est important que l’on puisse laisser la place au doute sur certains aspects de la vie. Pas sur tout, bien sûr. Sinon on finit paralyser et dans l’inaction. Mais sur certains aspects.

Dans mon exemple de Yoga pour le mal de dos, si je vois que je fais des postures pour soigner mon dos, mais que ça ne marche pas : il y a de la place pour le doute. Mais douter de quoi ? De la validité de Yoga ? Non !

Mais : peut-être Yoga n’a rien à avoir avec soigner mon mal de dos ? Ou encore : peut-être ces postures que je pratique ne sont pas correctes ? Ou encore : peut-être que juste les postures ne sont pas suffisantes pour soigner mon mal de dos et peut-être il y a un lien avec mon mental ?

Je peux continuer, parce qu’il y a de nombreux lieux de doute dans cet exemple.

Mais je pense que vous pouvez déjà constater la difficulté de « laisser place au doute » sans tomber dans le « je doute de tout ».

Laisser place au doute demande plusieurs choses :

  1. Il faut avoir la force interne pour pouvoir réellement remettre en question des choses. Sinon il y aura toujours une partie de notre vie que l’on n’osera jamais remettre en question. Et cette force vient de… foi et certitude ! Vous voyez l’ironie ?
  2. Il faut aussi avoir les connaissances suffisamment élevées pour pouvoir poser le doute au bon endroit. Sinon, dans mon exemple, j’aurais simplement dit : mais Yoga c’est du n’importe quoi, ça ne soigne rien.
  3. Et il faut la capacité de discernement afin de pouvoir se détacher des choses que l’on adore, pour réellement pouvoir placer le doute sur le bon endroit. Si je suis ultra grand fan des postures, jamais je ne serai capable de dire que ce sont mes postures qui ne sont pas bonnes pour soigner le mal de dos. Je vais plutôt chercher des excuses/solutions ailleurs.

Le doute et la voie de Yoga

Nous permettre ces trois choses – la force interne, la connaissance et la capacité de discernement – c’était le rôle de Yoga Darshana dans les traditions.

Voici comment on le faisait :

A la base, il y avait purushartha : le sens de la vie. C’était une « certitude » qui nous englobait et permettait d’acquérir la force interne nécessaire.

Ce purushartha était accompagné de l’apprentissage de la métaphysique et de la philosophie : à la fois titre enseignement, mais aussi à travers les questionnements. C’était presque comme une épée à double tranchant : à la fois cela générait des doutes sur certains aspects, et à la fois ça améliorait nos niveaux de connaissance.

Et finalement il y avait toujours, sans faute, l’apprentissage et la pratique de la méditation afin de nous aider dans la voie du discernement.

Ainsi, les trois aspects étaient présents et il n’était pas difficile de laisser place aux doutes, sans pour autant tout remettre en question. D’ailleurs, si vous avez envie d’en savoir plus sur Yoga Darshana, voici le lien pour notre formation sur ce même sujet :

J’espère que cet article vous aura aidé et vous aura apporté un autre aperçu de la voie de Yoga. Si les questions vous viennent, laissez-les dans les commentaires.

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