La différence entre les Yamas et les Niyamas – 3 clés pour mieux comprendre

Quelle est la différence entre les yamas et les niyamas dans Yoga ? Quand on démarre, ce n’est pas anormal de se sentir confondu. Mais c’est aussi ce qui nous empêche de réellement comprendre ces 2 piliers tellement importants pour la voie de Yoga. Et qui nous empêche de les appliquer dans notre quotidien.

Aujourd’hui, alors, regardons les 3 différences essentielles entre les yamas et les niyamas. Et comme vous le verrez, une fois que l’on commence à bien comprendre la différence entre les deux, cela devient tellement plus facile pour les intégrer dans nos vies !

Champ d’action

Cela fait plus de 30 ans que je pratique Yoga. Mais quand j’ai démarré, je ne saisissais pas la différence entre les yamas et les niyamas non plus. Après tout, brahmacarya et tapas (austérité)… est-ce que brahmacarya n’est pas une forme de tapas ? Et pourtant non !

Parce que le champ d’action entre les yamas et les niyamas est complètement différent. C’est la première différence entre les deux : les yamas s’intéressent à la façon dans laquelle nous nous comportons avec le monde externe, et les niyamas se focalisent sur la façon dont on se comporte avec nous-même. 

Dans notre exemple, même si on traduit brahmacarya comme le célibat – et ce n’est pas du tout la bonne traduction ! Le yama de brahmacarya va se concentrer sur la façon dont je me comporte avec les hommes et les femmes autour de moi. Tandis que le niyama de tapas va se concentrer sur comment j’agis vis-à-vis de moi-même. Est-ce que j’ai tendance à baisser les bras ? Est-ce que j’ai du mal à persévérer ? Et tapas va chercher à changer cela !

L’étymologie

La deuxième différence est intimement liée à la première. Et elle se trouve déjà dans l’étymologie des deux mots.

Étymologiquement, yama est composé de deux syllabes : “ya” (air, vent, aller) et “ma” (mesure, connaissance, relier, nouer). C’est donc la mesure, ou la maîtrise, de ce qui va vers l’avant. Les yamas alors s’intéressent à ce qui sort de l’intérieur de moi vers le monde externe.

Le mot niyama vient de ni (vers l’intérieur, dans) et yama (la mesure de ce qui va). C’est donc la mesure, ou la maîtrise, de ce qui va vers l’intérieur. Les niyamas se focalisent sur ce qui rentre en moi : que ce soit du monde externe, ou encore via mes propres actions. 

Cognition, contemplation vs action

Ce qui nous ramène vers la troisième différence entre les deux. C’est d’ailleurs la différence clé où beaucoup de personnes se trompent : c’est la différence dans l’application des deux.

Lorsqu’il s’agit des yamas, la question n’est jamais d’agir. Par exemple : ahimsa. La non-violence. J’ai envie de faire mal aux autres.  Maintenant, je peux très bien me discipliner et me forcer à ne faire mal à personne. Mais le désir est toujours là. 

Qu’est-ce qui se passe quand on réprime un désir ? Déjà, ça commence à nous frustrer. Ensuite, si vous avez déjà essayé de réprimer les désirs… au bout d’un certain temps, ça monte, ça monte… et puis ça explose. Et on finit par faire bien pire que l’on aurait pu imaginer. Et surtout, dans tout ça, on a oublié une question essentielle : pourquoi j’avais envie de faire mal aux autres ? Qu’est-ce qui est présent en moi qui m’incite à faire mal aux autres ?

Ça, c’est le vrai secret d’application des yamas. Ils ne sont pas là pour nous dire « faites ça, ne faites pas ça ». Mais avant tout, ils sont là pour nous inciter à mieux nous comprendre.

Lors de l’application des yamas, la première étape est toujours cognition et contemplation. Je convoite ce qui ne m’appartient pas. Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe dans mon mental qui m’incite à convoiter les choses inutiles ?

A l’inverse, les niyamas agissent d’une manière exactement opposée. Lors de l’application des niyamas, c’est nous qui agissons. 

Disons que je suis quelqu’un qui râle sans cesse. Qui n’est jamais content de rien. A travers santosha (le contentement), là je vais vraiment agir sur moi. A chaque fois que je ressens le manque de contentement monter, je vais me reprendre, et cultiver le niyama de santosha.

Connaissance de soi et agir sur soi

Et c’est l’essence de différence entre les Yamas et les Niyamas :

Les yamas sont avant tout un outil de connaissance de soi. Je peux même dire que c’est l’outil le plus puissant de connaissance de soi qui existe. Une fois que l’on commence à les cultiver, on trouve des choses en nous que l’on ignorait complètement !

Les niyamas, à l’inverse, sont les outils de travail sur soi. Ils nous permettent de vraiment agir sur nous. Et c’est ce qui crée le lien sacré entre les deux. C’est aussi pour ça que les yamas et les niyamas sont toujours appliqués ensemble dans la voie de Yoga.

Car se connaître c’est bien… mais si on n’agit pas sur nous, déjà, cette connaissance restera superficielle. Mais aussi, ça ne va pas nous avancer vers la voie de Yoga. Pareillement, agir sur soi c’est bien… mais encore faut-il savoir sur quoi on devrait agir ! Les yamas alors nous éclairent vis-à-vis de ce qui se passe en nous. Et les niyamas nous aident à agir sur nous, pour effectuer les vraies transformations. 

Voici alors pour les différences clés entre les yamas et les niyamas. Ces deux piliers, qui sont si importants, et pourtant si mal compris.

Dans cet article, je me suis concentré juste sur les différences entre les deux. Mais si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur les yamas et les niyamas, vraiment capter leur raison d’être, pourquoi ils sont si importants, et aussi comment on commence à les appliquer, je vous invite à consulter nos Masterclass sur les Yamas et les Niyamas.