Nos vies sont de plus en plus agitées. Durant ces moments, retrouver le calme intérieur n’est pas toujours évident. Cette semaine, regardons ce que nous pouvons faire pour calmer le mental rapidement.
Parfois, très tôt le matin, quand il n’y a que les oiseaux qui chantent, je me sens nostalgique.
J’ai grandi à Delhi. Si vous visitez Delhi maintenant, vous ne trouverez guère une ville plus agitée ou plus bruyante. Cependant, ce n’était pas toujours le cas. Il y a à peine 25 ans, les paons venaient à notre rencontre les matins. Avant que le soleil ne se lève, les oiseaux chantaient… et les humains écoutaient. Souvent, tard dans la nuit, le silence descendait sur la ville et on entendait les criquets.
Aujourd’hui les villes sont bruyantes. Mais nos vies aussi. Parfois, il y a même plus de bruit à l’intérieur de nous que dans Delhi moderne !
J’ignore si un jour on retrouvera le silence magnifique avec lequel j’ai grandi à Delhi. Heureusement, il est un peu plus facile de retrouver le silence à l’intérieur de nous. Parlons alors de comment on peut s’éloigner des bruits intérieurs. De comment on peut calmer le mental.
Pourquoi le mental est-il agité ?
Avant de pouvoir retrouver le silence intérieur, il est important de capter pourquoi le bruit existe. Je vais diviser les causes en interne et externe.
Les facteurs externes qui causent l’agitation
Notre environnement a tellement changé. J’écris cet article sur un écran. Juste à côté de moi, mon téléphone. Le passage des motos et des voitures s’immisce dans le bruit de la climatisation d’une clinique non loin de chez moi. Et quand il s’agit de la vie parisienne, je suis assez chanceux de vivre dans un quartier plutôt calme !
Ces bruits, ces lumières sont déjà une des causes principales qui impactent notre mental. A cela s’ajoutent le stress au travail, les soucis pour la famille et les amis ou les conflits avec les collègues. Les rares fois où nous sommes plus ou moins en paix, les infos nous assaillent.
D’après l’Ayurveda, notre mental a deux qualités assez uniques. Il est vu comme étant « très petit » (voire microscopique), et ayant la capacité de bouger très vite. Notre mental ne peut se concentrer que sur une chose à la fois. Par exemple, lorsque je tape sur mon clavier, il se concentre sur les lettres du clavier. Mais en même temps il y a du bruit autour. Alors il cherche à se concentrer sur le bruit aussi. Résultat : pendant que je tape, il ne cesse de faire des va et vient entre mes pensées, le fait de taper, et les bruits autour.
Il bouge à une telle vitesse que nous avons l’impression qu’il arrive à faire plusieurs choses en même temps. Cependant, ce n’est qu’une perception. Au fond, il bouge à une vitesse qui se rapproche de celle de la lumière.
Faire cela de temps en temps lui fait beaucoup de bien. Mais imaginez un mental qui bouge sans cesse, tous les jours, tout le temps…
Les facteurs internes
Ne serait-ce pas magnifique si ce n’était que les facteurs externes qui jouaient sur notre mental ? Il suffirait de déménager dans une campagne calme, entourée des arbres et des forêts, et tout irait bien !
Malheureusement, les facteurs internes ont bien plus d’impact sur notre mental que les facteurs externes. D’ailleurs, si on arrive à régler les facteurs internes, l’impact des facteurs externes diminuent tellement qu’ils ne posent plus de problème en ce qui concerne le calme intérieur.
Il y a certains facteurs internes qui sont assez faciles à cibler : comme le manque de concentration (si vous regardez comment bouge le mental, vous comprendrez automatiquement combien ça peut aider pour assurer que le mental ne soit pas surchargé !) ou encore l’hygiène de vie. Mais quand je regarde autour de moi, je vois trois causes principales qui jouent le plus sur nous :
- Le manque de repères et ne pas savoir ce que l’on doit faire.
- Le manque de confiance dans nos capacités pour faire ce qui doit être fait.
- Le désir propulsé par l’égo qui veut toujours plus et ne sait pas se contenter.
Les clefs pour retrouver le calme mental
La thérapie à travers Yoga agit sur deux niveaux. Le premier, c’est le traitement symptomatique. Le deuxième, c’est le traitement de fond. Dans cet article, on va suivre ce chemin. Commençons par ce que nous pouvons faire rapidement pour calmer le mental.
Le traitement symptomatique pour calmer le mental
Pour les conseils qui suivent, je vais me baser sur ce que nous faisons en Yoga thérapie. Il est important de souligner ici que ces conseils ne doivent pas être mis en place d’un seul coup. Quand le mental est agité, le corps manque d’énergie. Et durant ce temps, la douceur envers soi-même est primordiale.
Ces conseils doivent être appliqués l’un après l’autre, en étant à l’écoute de son corps et son mental.
Diminuez les écrans et le bruit
Avant tout, il est important de diminuer les facteurs externes qui agitent notre mental. Pour cela, on commence par diminuer le temps passer sur les écrans et, dans la mesure du possible, les nuisances sonores.
Prenons un cas extrême : quelqu’un qui doit télétravailler, et donc majoritairement via internet et le téléphone. C’est de plus en plus commun. Et dans ce cas spécifique, je mettrai en place les choses suivantes :
- Prendre des pauses régulières. Idéalement une pause de 5-10 minutes toutes les 45 minutes va non seulement améliorer l’efficacité mais aussi garder le mental calme. Ces pauses doivent privilégier la respiration, fermer les yeux, ou marcher et bouger un peu.
- Diminuez drastiquement le temps passé sur les réseaux sociaux. Typiquement, le réduire à une heure par jour au grand maximum. Si votre travail dépend des réseaux sociaux, ce qui est d’ailleurs mon cas, alors choisissez les horaires auxquels vous les consultez. Mais ne le faites pas toutes les 5 minutes !
- Ne passez pas trop de temps à regarder les nouvelles. 15 minutes par jour est largement suffisant – et idéalement le matin au lieu du soir.
- Privilégiez les activités sans écran. Regarder la télévision pour se distraire n’est pas une bonne idée si vous avez déjà passé la journée entière devant les écrans !
- Coupez les écrans avant de dormir. Pensez toujours à éteindre le téléphone et l’ordinateur au moins 1h avant d’aller au lit.
Établir une pratique physique
En ce qui concerne la pratique physique, on doit agir en deux temps. Un, il faut une pratique qui aide à évacuer le stress. Et deux, il faut une pratique qui donne de l’énergie au corps et au mental.
A lire : S’énergiser avec Yoga
Les deux pratiques doivent être faites de manière posée, en étant conscient du souffle, et sans transpirer ou être essoufflé.
Pour la pratique de l’évacuation, on privilégie les postures qui font travailler les hanches tout en gardant un bon enracinement avec la terre. Pour la pratique énergisante, on va utiliser d’avantage les postures debout avec l’ajout de postures où on fléchit le dos vers l’arrière.
Dans les deux cas, être conscient des plantes des pieds et des paumes des mains est très important.
Si vous souhaitez savoir comment adapter votre pratique de Yoga pour calmer le mental, lisez cet article.
Prendre conscience de son souffle
Rien ne calme autant que le fait de se rendre compte que l’on respire. Et qu’entre chaque inspiration et chaque expiration, il y a un temps de pause ! C’est certes un calme momentané. Cependant, plus on devient conscient de notre souffle, plus le temps ralentit. Et plus on arrive à progresser dans nos vies sans se stresser.
Même si ce n’est que pour 5 minutes par jour, dédiez un temps où vous ne faites rien d’autre que prendre conscience de votre souffle. Vous pouvez d’ailleurs le faire durant une des pauses que je conseillais plus haut.
A lire : La magie du souffle
Revoir la nutrition
Quand le mental n’est pas calme, cela induit une aggravation de vata dosha (la bioénergie responsable du mouvement). Ainsi, les besoins nutritionnels du corps changent.
Le changement nutritionnel est fait sur plusieurs étapes, selon les symptômes et les aggravations qui sont présentes. Ici, je vous donne plutôt des idées générales :
- Mangez à horaires réguliers.
- Mangez en paix, en étant conscient de ce que vous mangez.
- Mangez des produits frais et évitez les produits surgelés ou encore les fastfoods.
- Privilégiez une nutrition variée mais aussi savoureuse (c’est très important pour faciliter la digestion).
Mise en place de l’hygiène de vie
Afin de calmer le mental, il est important d’avoir une certaine régularité dans nos vies. C’est même essentiel car cela diminue le stress que le corps subit quotidiennement. De même, une bonne hygiène de vie aide à la concentration tout en nous tenant en bonne santé physique et mentale.
Notamment, ici, on travaille surtout le fait de tenir des horaires réguliers, prendre le temps de se masser, avoir une pratique physique, et se laver. Dormir suffisamment selon notre constitution et nos besoins.
A lire : Troubles du sommeil : remèdes naturels avec Yoga
Faire un point sur l’organisation
Parmi les choses qui génèrent le plus de stress et demandent le plus d’effort de notre mental est le manque d’organisation. Une bonne organisation est essentielle pour améliorer l’efficacité (et donc avoir plus de temps pour s’occuper de nous) mais aussi pour diminuer l’agitation que subit le mental dans une journée habituelle.
Typiquement, prendre un peu de temps pour planifier la journée (et/ou la semaine) aide beaucoup pour retrouver le calme mental.
Établir une pratique des pranayamas
Plus haut, je vous parlais de l’importance du souffle et l’importance de la concentration. S’il y a bien une pratique qui aide dans ces deux cas, ce sont les pranayamas. Même une pratique de 10-15 minutes par jour s’avère fortement efficace et apporte un état de calme très profond.
Établir une pratique méditative
Grace aux pranayamas, on arrive à agir sur le mental et le ralentir. Et l’état de la méditation commence à s’installer. C’est durant cet état méditatif que la réactivité innée du mental s’apaise. Ainsi vient plus de clarté d’esprit et plus de maitrise du mental. Les effets de notre environnement sur nous diminuent.
Et tout comme est le cas des pranayamas, même une pratique courte de 10 minutes donne énormément de bienfaits pour calmer le mental.
A lire : 3 astuces pour établir une pratique méditative
Travail de fond pour calmer le mental
Le travail vu jusqu’ici aide à diminuer les effets de l’agitation. Cependant, il n’agit pas à proprement parler sur les causes primaires qui avaient causé l’agitation en premier lieu. Une fois que le traitement symptomatique a amené un calme profond au mental, il est temps de travailler ses causes primaires.
Ce travail se fait à travers Yoga Darshana.
Traduit littéralement, Yoga Darshana veut dire la philosophie de Yoga. Cependant, dans l’Inde antique, on ne considérait pas qu’une philosophie puisse être étudiée. On parlait plutôt de la réalisation de la philosophie : c’est-à-dire combiner l’étude avec le vécu pour que cette philosophie s’installe en nous.
Ce travail sur Yoga Darshana se fait à travers l’étude, le questionnement, la contemplation et la mise en pratique des textes philosophiques de Yoga tels que les Yoga Sutras, Bhagavad Gita ou encore Yoga Vasistha.
Bonjour,
Une question différente sur le mental apaisé : Je cherche des exercices de yoga à faire le matin dans mon lit , 10 mn au calme. Car une fois que je sors de ma chambre je suis capturée par l’agitation de la maison et de la journée! Une idée? Marion
Bonjour Marion. Je ferais quelques mouvements du bassin (les pelvic tilts), suivit par quelques mouvements des hanches (notamment la troisième exercice dans cette poste : https://yogalaboratorium.com/pratique/video-la-posture-du-pigeon-les-variations/ avant de faire 1 torsion (genou à droite tête à gauche, et vice versa). Une fois assise, une posture comme janu sirsasana (tête sur le genou) et une fois sortie du lit malasana (https://yogalaboratorium.com/pratique/les-bienfaits-de-malasana/)
Bonjour Pankaj
merci pour cet article qui m’est très utile, depuis que je suis tes cours, ta formation, ton site j’arrive à calmer le mental par les effets symptomatiques de la pratique que tu nous enseignes et j’avoue que çà me fait grand bien. Cependant j’aimerais calmer les causes de cet agitation du mental qui sont chez moi surtout du à mon ego trop présent dans une relation difficile et j’avoue que sans guide c’est difficile de même que l’étude seule de la philosophie et combiner les deux comme , tu le suggères, encore plus . Je progresse un peu mais doit rester vigilante, ce satané ego ne demande qu’à reprendre le dessus. Je sais que l’ego est nécessaire pour notre vie quotidienne mais comment le dompter pour ne plus en souffrir
Coucou Martine,
Dans mon expérience, l’égo est dompté quand on cesse de vouloir le dompter, et on se concentre plutôt sur ce que nous devons faire. Tout ce qui est philosophie, la meilleure façon de l’amener dans nos vies est effectivement en le questionnant. Déjà, la formation de l’année prochaine sera dédiée à ça. mais surtout, même quand tu viens dans les cours, parler, questionner, chercher à capter va beaucoup t’aider. C’est une des raisons pour laquelle même dans les cours physiques j’intègre la philosophie. Justement pour que l’on puisse le contempler.
Bonjour ! Merci pour ces enseignements.
Quelle pratique recommanderiez vous pour une sciatalgie et un lumbago???
Merci d’avance.
Bonjour Sonia
Voici une pratique que l’on avait fait il y a pas longtemps. Il est fait pour les douleurs du bas du dos et les lumbago : https://yogalaboratorium.com/les-archives/video-soulager-les-douleurs-du-bas-du-dos/
Bonjour
Je suis perdue en ce moment,je suis préparatrice en pharmacie, la gestion des charges dû au contexte me pèse….
J ai l impression de ne pas être à ma place dans ma vie .
Je pratique le yoga en studio (heureusement) je mange sain ( pas toujours dans le calme )
Je fatigue…..
Merci
Christine
Oh là là Christine. Oui, c’est sur qu’en ce moment ce n’est pas facile. Je conseillerai d’ajouter une pratique méditative (même simple et courte). Mais surtout ce qui va aider c’est d’en parler, d’intégrer la philosophie et de la contempler. Personnellement, c’était LA clé qui m’a aider à avancer dans la voie. Sans philosophie, tout le reste était… juste un peu vide. Mais une fois j’ai commencé à capter la raison d’être des choses, ça a tellement facilité le chemin.
Un proche a eu des problèmes intestinaux, donc analyses médicales, rien à signaler. Puis à nouveau des problèmes d’où analyses, rien à signaler. Et encore des problèmes. J’ai proposé de se rendre à nouveau chez le médecin. Analyses, rien à signaler. Alors j’ai dit “cherche un peu du côté du stress ? Mais mon interlocuteur n’était pas convaincu. Donc encore des analyses, et rien à signaler. Le médecin lui a prescrit, à sa demande, du Xanax. C’est top hein ? :)))) Alors j’ai conduit mon proche chez son voisin afin que ce voisin fasse moins de bruit. Puisque le bruit c’est du stress. Plus de bruit. J’ai quand même conseillé à mon proche de faire de la méditation.
Bonjour Sylvine
Vous avez eu raison de lui parler du stress. Beaucoup de problèmes intenstinaux viennent en effet du stress.