Comment pratiquer les asana d’après vos dosha ?

Écrit par Pankaj Saini

La façon dans laquelle nous pratiquons nos asana a un fort impacte sur nos dosha. Une pratique trop rapide avec beaucoup de mouvement, fait par quelqu’un qui a un profil vata, peut facilement générer une aggravation de vata dosha. À l’inverse, la même pratique peut aider à équilibrer kapha dosha chez une personne qui a un profil kapha

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Comment pratiquer asana pour Vata Dosha ?

Vata dosha est lié à tout ce qui est mouvement dans notre corps. Plus ce mouvement est posé, calme, plus cela va générer l’équilibre dans ce dosha. À l’inverse, plus le mouvement est agité, plus ça risque d’aggraver vata dosha. Également, vata est de nature froid et a tendance à rester coincé dans les hanches. Et finalement, vata est sec, ce qui peut facilement induire des problèmes articulaires. 

En tenant compte de ces propriétés, voici les consignes générales pour la pratique posturale de vata :

  • Démarrez avec l’échauffement des articulations, notamment des hanches et du cou pour assurer une meilleure pratique.
  • La clé pour vata sera toujours le souffle. De nature, ce profil peut avoir une respiration qui est trop courte et trop rapide. Donc durant la pratique posturale, on a besoin d’aller contre cela et privilégier une respiration lente, posée et calme. Pensez à bien vider les poumons durant l’expiration et détendre l’abdomen durant l’inspiration pour bien remplir les poumons.
  • Dédiez la première partie de votre séance aux postures debout. Ces postures incitent le développement des cuisses et des fessiers, et augmentent l’élément terre dans le corps. Cela aide à assurer l’équilibre de vata.
  • Pratiquez avec un rythme lent, posé, où vous prenez votre temps de vous placer dans chaque posture. 
  • Ne restez pas trop longtemps dans une posture. Comme les articulations peuvent être plutôt fragiles, privilégiez 4-5 souffles par postures. À l’inverse, on va éviter les vinyasa qui génèrent trop de mouvement.
  • Vers le milieu de la séance, à travers les postures comme le cobra ou setu bandha, travaillez votre concentration à travers les yeux. Ça va aider à concentrer vata et aller contre sa nature froide.
  • Dédiez la dernière partie de votre séance aux relaxations des fessiers et des hanches grâce aux postures comme la grenouille et le pigeon. 
  • Privilégiez les séances de courte durée, avec plus de concentration, au lieu des séances longues car vata manque naturellement d’endurance. Et plus la fatigue est présente, plus vata peut avoir des déséquilibres. 
  • Finalement, tout au long de votre séance, pensez à vos appuis. À sentir la terre sous vos mains et vos pieds, tout en soutenant vos articulations. 

Comment pratiquer asana pour Pitta Dosha ?

Pitta dosha est formé d’une combinaison de l’élément eau et l’élément feu. De nature, ce dosha cherche le perfectionnisme et a beaucoup de mal à juste… se détendre ! Mais c’est aussi ce qui finit par aggraver ce dosha et causer des problèmes comme les burnouts, les inflammations, l’acidité et autres. 

Voici alors les consignes pour pitta dosha :

  • Pitta dosha peut facilement avoir une tendance vers l’hyperlaxité des articulations. Si on verrouille nos articulations durant notre travail postural, ça bloque le mouvement énergétique, et finit par aggraver vata dosha. Donc avant tout le reste, il est important d’apprendre comment placer les articulations en activant les bons muscles. Par exemple, activation des triceps pour éviter de verrouiller les coudes. 
  • Malgré cette première consigne, on a besoin d’éviter tout ce qui nous induit vers la posture ou le corps parfait. Pitta va chercher naturellement la perfection. Et c’est ce qui va l’aggraver. Donc tout au long de la séance, cherchez à garder un esprit de jeu plus qu’être dans l’analyse de ce que vous faites. 
  • Quand il s’agit du souffle, le focus principal est l’expiration. Comme on dit en Yoga : avec chaque expiration, on se donne au cosmos. Gardez cette idée dans l’esprit, et expirez lentement, complètement mais calmement et sans forcing. 
  • Une posture proche du sol comme sama sthiti pour tous les autres asana va énormément aider. Typiquement, une posture comme vajrasana, ou même balasana, peut être utilisé pour cet effet. Cela signifie que l’on va toujours démarrer et revenir vers cette posture. Par exemple, si on souhaite faire bhujangasana, on va d’abord démarrer dans vajrasana, aller vers bhujangasana avec le souffle, et ensuite revenir vers vajrasana, et rester en nous concentrant sur l’expiration. 
  • Une fois vous êtes dans la posture, n’hésitez pas à fermer vos yeux, et ressentez la posture de l’intérieur. Les yeux sont intimement liés à pitta dosha, donc pratiquer les yeux fermés une fois on est dans la posture, va énormément aider. 
  • Évitez les pratiques qui font transpirer. On va rester sur une pratique rafraîchissante. Quand vous sentez que le corps commence à trop chauffer, revenez dans sama sthiti, ou allez directement vers savasana, et restez jusqu’à ce que la température du corps retrouve son équilibre. 
  • Terminez votre séance avec les postures qui détendent et amènent vers l’état de lâcher prise. Balasana, apanasana, ou même la posture de l’enfant heureux sont parfaits pour terminer la séance. 

À consulter : Une pratique pour apaiser pitta dosha

Comment pratiquer asana pour Kapha Dosha ?

Kapha est formé d’eau et de terre. De nature, un profil kapha peut prendre du temps à s’échauffer, mais va énormément bénéficier d’une pratique posturale complète, et même un peu chauffante. Mais avec kapha, il y a deux cas de figure : le premier c’est que nous avons un profil kapha, mais kapha n’est pas forcément aggravé. Et l’autre a une forte aggravation de kapha, le corps retient trop d’eau, et la personne est en sur-poids. 

Pour les deux cas, on a besoin de moduler notre pratique différemment.

Profil kapha sans aggravation

  • Si aucune aggravation n’est présente, alors la pratique va être plutôt dynamique, qui chauffe et qui revitalise le corps. 
  • Après quelques échauffements pour les articulations, démarrez avec les vinyasa dynamiques, notamment avec les postures debout. On va utiliser énormément les postures comme les guerriers, utkatakonasana, utkatasana, ainsi que les postures d’équilibre. 
  • Le milieu de la séance est dédié aux extension du dos, les postures un peu plus difficiles comme les équilibres sur les mains, ainsi que les postures qui vont travailler notre ceinture abdominale et la force physique globalement, comme chaturanga dandasana.
  • La fin de la séance va se concentrer sur les postures que l’on va tenir beaucoup plus longtemps. 10-20 souffles à la fois. Donc il se peut que l’on ne fasse que 1-2 postures dans cette partie. Mais dans ces postures, on va ajouter les rétention du souffle, l’activation des bandha, ainsi que la concentration à travers les yeux. 
  • Comme globalement notre pratique reste très dynamique, et très chauffante, ça va aussi énormément faire bouger l’énergie. Pour éviter que cela aggrave un autre dosha, la fin de la séance est toujours dédiée à au moins 5 minutes de méditation assise, sans bouger. 
  • Kapha va aussi bénéficier des séance plutôt longues. Comptez 1h minimum, et idéalement plus proche de 2h. 

Profil kapha avec kapha aggravé

En cas d’aggravation, on a besoin de changer notre façon de faire. Déjà, parce qu’une fois kapha devient aggravé, il ne fait pas son travail de réguler les autres dosha aussi bien qu’il pourrait, et donc une pratique trop dynamique risque d’aggraver vata ou pitta. Mais aussi pour une raison très pragmatique : l’aggravation de kapha va souvent induire un sur-poids et ajouter du stress sur les articulations. 

  • Démarrez avec un bon échauffement : à la fois pour les articulations, mais aussi pour les muscles. Si vous débutez tout juste et ça fait longtemps que vous n’avez pas fait une pratique physique, il se peut que rien que l’échauffement suffise et vous sentiez la fatigue venir. Ne vous en faites pas. Faites juste les échauffements au début, et une fois le corps se sera habitué, on ajoutera le reste. 
  • On va rester sur les séances de très courte durée jusqu’à ce que le corps prenne l’habitude de la pratique. Et pour notre pratique, on va privilégier les postures debout, et quelques extensions du dos. Les postures debout sont particulièrement importantes ici, car ce sont des postures complexes : elles induisent presque tout le corps à travailler. 
  • Tant que le corps n’a pas développé l’endurance nécessaire, on va rester sur une pratique avec mouvement. Donc pensez vinyasa lent où vous faites des va et vient vers une posture 4-5 fois, avant de rester 2 souffles dans la posture. 
  • Les postures conseillées seront guerrier 1, 2, l’arbre, le triangle, une posture comme upavishtha konasana, la chaise, le cobra, et pour terminer, le pigeon sur le dos. 
  • Tout au long du travail postural, gardez votre attention sur votre inspiration et votre expiration. Essayez d’engager l’abdomen autant que possible dans ce travail. 
  • Plus vous progressez, plus vous pourrez commencer à ajouter les rétentions du souffle et la concentration à travers les yeux. 

Que faire en cas de profil mixte ?

Il est rare qu’une personne soit complètement vata ou complètement pitta. Très souvent, on a des profils mixtes comme vatapitta ou kaphapitta. Pour adapter la pratique, on a besoin de tenir en compte les points suivants :

  • Observez quel dosha a d’avantage tendance à s’aggraver. Par exemple, si vous êtes vatakapha, mais c’est souvent vata qui s’aggrave, alors privilégiez une pratique vata 4 jours par semaine, et combinez cela avec une pratique kapha 1-2 jours par semaine.
  • Si les deux dosha ont tendance à s’aggraver pareillement, alors on va regarder le dosha “le plus dangereux”. Par exemple, si vous avez vatapitta, l’aggravation de vata est plus dangereuse. Alors on va utiliser quelques éléments de pratique pour pitta, mais essentiellement baser notre pratique sur vata

Quels sont les autres éléments à tenir en compte

Les dosha nous donnent des bases pour établir notre pratique posturale. Mais ce ne sont pas les seuls éléments que l’on tient en compte. Il y a aussi l’état des agni (les feux dont le feu digestif), les guna (les trois forces qui agissent sur notre mental), les saisons, le moment de la journée et bien sur notre hygiène et notre rythme de vie, qui vont tous impacter le style de pratique à mettre en place. 

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