Comment construire votre séance de Yoga avec les 5 éléments

écrit par Pankaj Saini

La façon dans laquelle notre séance est construite affecte ses effets sur nous : que ce soit notre musculature ou encore au niveau énergétique. 

Il existe plusieurs méthodes pour construire votre séance. Parmi ces méthodes est l’utilisation des 5 éléments pour nous guider dans la séance. Cette méthode est particulièrement utile si on souhaite une séance équilibrée au niveau énergétique ainsi que pour améliorer la santé de nos organes internes. 

Regardons comment utiliser les 5 éléments pour construire votre séance de Yoga. 

Qu’est-ce que les 5 éléments ?

D’après Yoga et Ayurveda, notre corps est construit de 5 éléments (les pancha mahabhuta). Ces 5 éléments sont : Akasha (éther), Vayu (Air), Tejas (Feu), Ap (Eau) et Prithvi (Terre).

Combien quel élément est présent en nous ainsi que son équilibre et ses feux métaboliques affectent l’intégralité de la construction de notre corps physique. Par exemple, une personne ayant une ossature très large a probablement énormément d’élément terre présent en lui. 

De plus, ces 5 éléments affectent directement nos dosha (les bio-énergies responsables des diverses fonctions physiologiques). Donc une personne ayant énormément de Akasha et Air, mais pas suffisamment de Terre et Eau, peut facilement avoir des problèmes digestif ou encore être susceptible aux effets nocifs du stress.

Pourquoi utiliser les 5 éléments pour construire votre séance de Yoga ?

La première recherche de Yoga est toujours l’équilibre : que ce soit au niveau de nos émotions, notre mental ou encore notre corps physique. 

Lorsque l’on base notre séance posturale sur la théorie des 5 éléments, cela permet de les amener dans un état d’équilibre global. 

Plusieurs bienfaits en découlent. Cela prévient le déséquilibre dans les dosha et donc prévient plusieurs styles de maladies. Ça aide aussi à renforcer le feu métabolique de chaque élément, qui est nécessaire pour une bonne digestion. Et cela augmente aussi la vitalité et le système immunitaire du corps. 

Du fait que ces 5 éléments sont liés à nos 5 premiers chakra, ça assure aussi un équilibre au niveau des chakra (surtout si on combine la séance posturale avec pranayama et méditation). 

Comment construire votre séance en utilisant les 5 éléments

Les éléments sont liés. Lors de la manifestation, akasha donne naissance à l’air, qui à son tour donne naissance au feu, et ainsi de suite. Lors de réception, c’est le processus inverse : d’abord la terre est nourrit, ensuite l’eau, puis feu et ainsi de suite. 

Lorsque nous construisons notre séance sur les 5 éléments, ce même déroulé est suivi. 

Voici alors un pas à pas :

  1. Échauffement des articulations. Cela aide à déverrouiller les centres énergétiques liés à la terre et l’eau. 
  2. Un vinyasa équilibré “5 éléments”, comme la salutation au soleil afin d’allumer le feu métabolique de chaque élément pour qu’ils puissent bénéficier du reste de la séance. (À noter : la pratique correcte de l’enchaînement est primordiale pour avoir cet effet, notamment pour pouvoir engager akasha et l’air).
  3. Ensuite, durant la montée de l’énergie, (les deux premiers tiers de la séance environ), on va aller de terre vers akasha.
  4. Si pranayama et méditation sont pratiqués durant la séance, cette monter d’énergie va aussi aller dans les 3 derniers chakra (ajna, bindu et sahsrara).
  5. Vers la fin de la séance, on va aller de akasha vers la terre, ce que l’on peut appeler le “cool down” dans le langage moderne. 

La terre et les postures debout

Trikonasana pour activer l'élément de la terre
La clé pour activer l’élément de terre se trouve dans l’activation des cuisses et la périnée dans les postures debout comme Utthita Trikonasana (la posture du triangle)

L’élément de la terre est intimement lié au région de nos cuisses, les centres d’appuis (mains et pieds), l’anus et le périnée. 

La meilleure façon de travailler cet élément est d’utiliser les postures debout et intégrer les techniques comme mula bandha dans la pratique. Également, faire attention à nos appuis sera très important durant cette partie de la séance.

Typiquement, on va démarrer avec les postures comme la posture de la montagne, l’arbre ou encore la chaise. Ensuite on va commencer à créer la transition vers l’élément eau en ajoutant les postures qui travaillent également le bassin comme les guerriers, le triangle, etc. 

L’eau, les hanches et les flexions

Malasana pour activer l'élément de l'eau
Gardez un esprit de jeu, bouger et focaliser sur les hanches sont tous importants pour activer l’élément de l’eau.

L’élément de l’eau est intimement lié à nos hanches, au bassin et au sexe. Cet élément possède deux particularités qui ne sont pas toujours facile à travailler. L’eau est naturellement froide et demande pas mal d’énergie afin d’allumer son feu métabolique. Afin de réellement travailler cette région, il est important que l’esprit puisse être posé et le souffle aussi profond que possible. 

C’est la raison pour laquelle on commence à travailler les hanches déjà dans les guerriers et triangles (afin de générer l’aspect feu). Mais ensuite, on va utiliser quelques flexions (comme prasarita padottanasana ou encore uttanasana) afin de calmer la chaleur et poser le souffle (mais sans refroidir le corps). Durant la pratique de ces postures, pensez à travailler à partir des hanches (et pas à partir des lombaires).

Une fois le souffle est plus profond et le mental plus calme, on va aller vers les postures comme le lézard, le squat indien (malasana), le pigeon, la grenouille, etc. Ces postures sont pratiquées d’une manière active afin de garder le feu métabolique de l’eau fort, mais tout en ayant un aspect “jeu” présent durant leur pratique.

Le feu et les extensions du dos

Chaturanga pour activer l'élément du feu
Les postures qui focalisent sur les abdominaux ainsi que les extensions comme le Cobra aident à travailler l’élément du feu lors d’une séance.

L’élément du feu est lié à notre nombril et à la ceinture abdominale. Toutes les postures qui affectent cette région sont pratiquées dans cette partie de la séance. 

Par exemple : chaturanga dandasana, le cobra, le chien tête en haut, le bateau, etc.

La clé durant la pratique de ces postures est le souffle. Comme le feu est naturellement “chaud” (voire trop), il devient important que le lien avec l’élément de l’eau reste fort afin de prévenir les problèmes liés à un feu trop fort. Pour cela, le souffle doit rester long et démarrer directement dans le bassin.

Des techniques énergétiques comme drishti (le regard) et uddiyana bandha sont utilisées dans cette partie de la séance pour augmenter l’effet du feu (mais aussi pour mieux le cibler). 

Les postures d’équilibre sur les mains (comme bakasana) peuvent également être utilisées ici tant que l’on garde une bonne extension dans les abdominaux. 

À noter : si vous avez des problèmes lombaires ou pitta dosha naturellement aggravé, après les extensions, il sera recommandé de passer un peu de temps dans balasana (posture de l’enfant) ou encore le pigeon.

L’air et la cage thoracique

La posture de l'arc pour activer l'élément de l'air
Les extensions, notamment ce qui incitent l’ouverture des épaules, combinés avec une bonne respiration aident à activer l’élément d’air.

L’élément du feu est lié au buste, notamment au coeur et sternum. 

Mais comme fut le cas pour l’élément de l’eau, l’air a aussi certaines particularités qui vont nous poser problème. Déjà, l’air est de nature froid (et donc demande de la chaleur). Ensuite, il s’éparpille facilement du à sa nature. 

Tirer l’énergie du feu (que l’on a travaillé précédemment) devient alors très important. De même, les techniques énergétiques comme drishti (le regard) sont primordiales. 

Nous allons alors utiliser les postures comme l’arc, la roue, la table ou la planche inversée, ou encore le chameau. 

À noter : les extensions comme la roue, l’arc, etc. peuvent être utilisées pour travailler le feu et l’air. Ce qui change, c’est le focus dans la posture. Il se fera plus sur l’ouverture de cage pour travailler l’air, et lorsque l’on travaille le feu le focus sera plus sur le nombril et la concentration.

Akasha, la gorge, les inversions et poser le mental

La chandelle pour activer l'élément akasha
Les inversions et les demi-inversions, ainsi que les postures où le cou est incité à travailler aident à activer l’élément d’Akasha (surtout quand combiné avec le souffle Ujjayi)

Une fois que l’énergie des 4 autres éléments été bien activée, nous venons vers le 5ème élément – l’élément le plus subtil qui est akasha. Cet élément est intimement lié à la région de la gorge et vishuddha chakra

L’intégralité du travail pour cet élément engage le cou (et aussi le haut du dos). 

Nous avons deux axes importants à tenir en compte : pour bien travailler cet élément, il est important que notre mental soit très, très calme. De même, que le souffle puisse rester aussi profond que possible.

Si la séance jusqu’à présent vous a fatigué, il est alors recommandé de passer un peu de temps en savasana avant de démarrer le travail sur cet élément.

Ensuite, toutes les postures où le menton vient vers les clavicules peuvent être utilisées. Quelques exemples seront sirsasana, salabha sarvangasana (la chandelle), adho mukh svanasana (avec la tête posée au sol comme une demie inversion) ou encore setu bandha sarvangasana (le demi-pont). On peut également utiliser les flexions assises mais avec jalandhara bandha (le verrou de la gorge) intégré, comme janu sirsasana ou encore mahabandha (le verrou complet).

Typiquement, juste une ou deux de ces postures seront effectuées, mais tenues 4-5 mn. 

Le cool down

Apanasana pour poser le corps après une pratique de Yoga pour les 5 éléments
Terminer notre séance correctement et s’assoir 2-3 minutes dans Vajrasana est la clé pour assurer le maximum des bienfait d’une séance basée sur les 5 éléments.

Durant la dernière phase de la séance (soit après méditation, soit sans), on va simplement inverser le déroulé. Démarrer avec une posture pour akasha (setu bandha), une qui calme le feu de l’air (chiot), une pour l’élément du feu (typiquement balasana), une pour l’eau (pigeon) et finalement la terre (posture du diamant). 

Combien de postures pratiquer par élément ?

Typiquement, ce sont les éléments de l’eau et de la terre qui ont besoin de plus de travail postural. Donc si on ne pratique que 12 postures dans une séance, on va aller sur 3 postures pour la terre, 2 postures “transition” entre terre et eau, 3 postures pour l’eau, 2 postures pour le feu, et puis une posture pour air et une pour akasha.

Résumé

Utiliser la théorie des 5 éléments pour construire notre séance est une excellente méthode pour non seulement travailler le corps, mais aussi ses systèmes biologiques, renforcer l’immunité et assurer l’équilibre dans les dosha

Afin d’avoir les bienfaits de cette technique, il est néanmoins important d’avoir quelques bases dans le travail énergétique (notamment les bandha) et aussi avoir une bonne connaissance dans le travail postural. 

Si cette méthode vous paraît trop difficile, alors il sera mieux de démarrer avec un enchaînement qui travail naturellement les 5 éléments, la salutation au soleil, et l’utiliser comme une base pour votre pratique. 

Vous pouvez apprendre la salutation et les techniques énergétiques nécessaires pour l’effectuer de manière correcte pour affecter les 5 éléments dans notre formation Surya Namaskar.

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  • Merci beaucoup de partager toutes ces informations c est super intéressant .J aimerais bien des infos comment construire une séance quand il y a du stress et de la peur
    Merci encore.

  • Bonjour,
    Je serai ravie de connaître les autres méthodes de construction de séances. Cet article est fascinant. Merci pour tous les conseils bienveillants que vous partagez !

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